Réalisé par | Pierre-François Sauter |
Pays de production | France, Italie, Suisse |
Année | 2016 |
Durée | |
Genre | Documentaire |
Distributeur | Vinca Film |
Acteurs | Jovan Nikolic, José Russo Baiao |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 779 |
Calabria, deuxième long métrage du cinéaste lausannois Pierre-François Sauter, a obtenu plusieurs distinctions internationales (meilleur documentaire dans les festivals de Lisbonne (2016), Buenos Aires (2017), Perm (2017) et Mention spéciale du Jury à Visions du Réel (2016).
Le film se présente comme un road movie assez particulier. A la suite du décès d’un émigré calabrais venu travailler en Suisse, deux employés des Pompes funèbres de Lausanne, Jovan et José (eux-mêmes émigrés dans notre pays), sont chargés de rapatrier en voiture le corps du défunt jusque dans son village d’origine en Calabre.
Jovan a derrière lui une carrière de chanteur tzigane en Serbie, tandis que José, assez cultivé, est portugais. Tout au long du voyage ils bavarderont: des souvenirs d’enfance surgiront, des considérations sur l’existence aussi, ils feront quelques allusions au défunt - l’occasion de lui rendre hommage -, ajoutant une ou deux professions de foi plus intimes (l’un croit à la vie éternelle, l’autre pas).
Les premières images (d’archives) du film renvoient le spectateur à la période de l’immigration italienne dans notre pays (les années 1960/70). Après ce rapide retour en arrière l’accent est mis sur les deux automobilistes qui plaisantent, qui se retrouvent aussi confrontés à leur condition d’hommes et à certaines questions existentielles.
Calabria n’est donc pas un film sur la Calabre, mais une amorce de réflexion sur la vie, sur l’exil, sur la mort (plusieurs séquences de la première partie du film décrivent de très près le travail du personnel des Pompes funèbres). Le duo serbo-portugais est original et sympathique. Expressions des visages (gros plans réussis), petits gestes, réflexions intérieures, soin dans les détails, construction sonore, la tonalité du film est toute de délicatesse. L’usage de longs plans fixes est voulu et permet une approche très fine des personnages. On aurait peut-être souhaité faire mieux connaissance avec la famille du défunt, mais le propos du réalisateur n’était pas là, ayant choisi de ne pas donner de place à l’émotion facile, à l’anecdote ou à la distraction.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 14 |