Réalisé par | Stanley Tucci |
Pays de production | Grande-Bretagne, France |
Année | 2017 |
Durée | |
Musique | Evan Lurie |
Genre | Drame, Biopic |
Distributeur | filmcoopi |
Acteurs | Sylvie Testud, Geoffrey Rush, Tony Shalhoub, Clémence Poésy, Armie Hammer |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 779 |
Paris 1964, au fond d’une ruelle, l’atelier d’Alberto Giacometti. James Lord (Armie Hammer) y a rendez-vous avec le peintre qui désire faire son portrait. Le critique d’art et mémorialiste voit là l’opportunité d’entrer dans l’univers du peintre sur lequel il a publié un «papier» remarqué. Il ignore dans quelle aventure il se lance, car ce qui est censé durer à peine quelques jours s’inscrit dans la durée. L’artiste n’avait-il pas averti? «Je ne peux vous peindre comme je vous vois. Impossible de finir un portrait.» A travers le regard de Giacometti qui traverse son modèle, on approche la quête intérieure de l’artiste qui n’est heureux, confie son frère Diego (Tony Shalhoub), que lorsqu’il est désespéré. Autour du peintre sculpteur, sa femme (Sylvie Testud) et sa jeune maîtresse (Clémence Poésy), une prostituée locale qui tout à la fois l’inspire et le manipule. Le peintre est reconnu, l’argent ne manque pas, et pourtant son environnement raconte une autre histoire. C’est que l’homme, magnifiquement campé par Geoffrey Rush, n’a que son œuvre en tête, quoi qu’il dise ou fasse. Au moment de reprendre la peinture, il soulève les chiffons humides apposés sur une sculpture en travail, corrige le nez ou le front d’une tête, puis, assuré que son modèle a bien pris la pose, saisit ses cinq pinceaux et une fois encore recommence. Car le doute de Giacometti envahit la toile jusqu’à l’effacer par une nouvelle couche. Mais son modèle pourra-t-il l’amener ou forcer à achever la toile en cours?
La sobre mise en scène correspond à l’âpreté de l’œuvre. Qui se fait et se défait. Mimiques, gestes précis, regards, angoisse et enthousiasme dégagent au final un sentiment analogue à celui de Picasso filmé en direct par Henri-Georges Clouzot (Le Mystère Picasso,1955). Tiré du livre de James Lord (décédé en 2009), Un portrait par Giacometti), ce film délicat, mais au scénario répétitif, permet de ressentir l’exigence qui ronge l’artiste, le poussant toujours au-delà du raisonnable, là où se conjuguent création et destruction, soit au même de l’œuvre.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Serge Molla | 15 |