Ruisseau, le pré vert et le doux visage (Le)

Dans une société prise entre tradition et modernité, ce film montre un voyage intéressant dans une culture encore très influencée par le côté clanique: une famille de traiteurs- le père et ses fils Raafat et Galal- est spécialisée dans l'organisation de banquets et de réceptions. Raafat, l'aîné des garçons, est amoureux de Shadia, une femme beaucoup plus âgée que lui, mais il est destiné à épouser sa cousine, Karima. Cette dernière toutefois en aime un autre. Quant au cadet, Galal, veuf suite au décès de son épouse qui n'était autre que la soeur de Shadia, il mène une vie dissolue. Un beau jour, lors d'une cérémonie durant laquelle se côtoient de riches notables qui pensent avoir la main mise sur le village de Belgas (proche du Caire), leurs vies vont prendre une autre tournure...

Certes, le scénario est compliqué et il faut se concentrer pour suivre la destinée de ces personnages. Mais une fois « embarqué » dans cette truculente histoire, le spectateur appréciera la touche humoristique du réalisateur égyptien qui offre une savoureuse critique de la réalité sociale et politique de son pays à travers cette fresque romanesque. En effet, les relations familiale éparpillées sont rythmées par des enjeux qui peuvent toutefois échapper à notre culture européenne: on tue encore pour laver son honneur.

Yousry Nasrallah met son talent en évidence pour décrire les rapports de pouvoir dictés par la cupidité sur un fond de désir et de volupté. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film un plat succulent à déguster sans modération...