Réalisé par | Mel Gibson |
Titre original | Hacksaw Ridge |
Pays de production | Australie, U.S.A. |
Année | 2016 |
Durée | |
Musique | Rupert Gregson-Williams |
Genre | Drame, Guerre, Biopic |
Distributeur | inconnu |
Acteurs | Vince Vaughn, Sam Worthington, Teresa Palmer, Andrew Garfield, Luke Bracey |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 761 |
Avec ce film, Mel Gibson rend un hommage appuyé et mérité au caporal Desmond Doss (1919-2006), resté dans les mémoires comme étant l'objecteur de conscience le plus décoré par l'armée américaine grâce à son comportement héroïque durant la bataille d'Okinawa en 1945, bataille durant laquelle il sauva la vie de 75 de ses camarades en leur prodiguant les premiers soins sous le feu ennemi, puis en les ramenant sur son dos, un par un, derrière les lignes. Un film solide, dans lequel Gibson montre sa maîtrise de la technique, de la mise en scène et de la direction d'acteurs. On y trouve malheureusement les travers affaiblissant son oeuvre depuis Braveheart (1995), qui ont atteint des sommets dans sa Passion du Christ (2004), et surtout dans l’extrêmement pénible Apocalypto (2006): son prosélytisme religieux et américano-patriotard, ainsi que son goût pour la violence.
Très intéressante, la première partie nous dévoile la personnalité de Doss (Andrew Garfield), un jeune homme volontaire qui tient absolument à s’engager non pas pour tuer mais pour sauver des vies, ses convictions humanistes et surtout religieuses l’empêchant de même toucher une arme. On le voit, à travers des démarches incessantes, audiences de justice et relations houleuses avec ses camarades, tout faire pour ne pas être renvoyé de l’armée. La dualité fascinante de Doss commence évidemment par être un sujet de profond rejet de la part de ses compagnons et supérieurs. Dans les scènes le montrant en famille, le prosélytisme cité plus haut rend parfois le discours ampoulé et moralisateur. Il n’est heureusement présent qu’à petites doses. Dans la seconde partie, on a droit à deux scènes de guerre extrêmement réalistes et bien faites, mais dont la vérité brutale et l’absolue horreur font passer la première demi-heure de Il faut sauver le soldat Ryan (Steven Spielberg, 1998) pour une agréable balade sur la plage. Même s’il le fait pour de compréhensibles raisons (exalter le courage surhumain de son héros), il est dommage que Gibson se complaise dans cette violence excessive, rendant son film, pourtant utile et réussi, inaccessible à toute une part du public. Toutefois, pour les spectateurs ayant le cœur et l’estomac bien accrochés, Hacksaw ridge (nom du lieu ou le soldat sanitaire Desmond Doss accomplit ses exploits) fait preuve d’une indéniable sincérité, d’une interprétation très réussie et d’une réalisation soignée.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 13 |
Anne-Béatrice Schwab | 13 |
Georges Blanc | 12 |