Vaiana – La légende du bout du monde

Quel plaisir de retrouver un dessin animé Disney qui emporte vraiment ! En nous entraînant sur les eaux magiques et tumultueuses du Pacifique avec Vaiana, fougueuse princesse polynésienne, le film ranime un univers merveilleux qui avait disparu des dernières productions du studio (on pense par exemple à La Reine des Neiges, pourtant un immense succès auprès du public).

Vaiana est depuis toujours fascinée par l’océan mais aussi par les légendes, notamment celle de Maui. Avant d’être rejeté dans l’oubli, ce demi-dieu avait commis une action d’éclat : voler le cœur de Te Fiti, la déesse nourricière, bouleversant ainsi l’ordre de la nature. Alors qu’elle se prépare à diriger son peuple, en digne fille de chef, Vaiana doit faire face à l’épuisement progressif des ressources de l’île. Bravant l’interdiction de son père et la coutume, elle va prendre la mer pour tenter de rétablir l’équilibre autrefois rompu par Maui.
Rempli de démons ambigus et de héros déchus ou en recherche d’eux-mêmes, de destinées millénaires et de liens affectifs qui transcendent le réel, le film évoque les mondes miroitants de Miyazaki ou plus directement de Pocahontas. Sans vouloir réduire par cette comparaison de telles cultures à un seul bloc, on peut néanmoins suggérer qu’elles contiennent toute la part de magie, d’animisme, d’épopée dont manquent cruellement les histoires qui s’obstinent à ne parler que de nous. Ici, ces éléments s’intègrent harmonieusement au récit d’un parcours initiatique que Disney maîtrise si bien, rythmés qui plus est par une musique envoûtante qu’on n’oublie pas de sitôt.

Et puis, impossible de ne pas céder au charisme de l’héroïne, jeune femme forte, sensible, indépendante et pour une fois d’une beauté vivante.