Réalisé par | Maren Ade |
Pays de production | Allemagne, Autriche |
Année | 2016 |
Durée | |
Genre | Drame |
Distributeur | filmcoopi |
Acteurs | Trystan Pütter, Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn, Thomas Loibl |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 751 |
Artiste et enseignant retraité, Winfried (Peter Simonischeck) cherche à comprendre sa fille (Sandra Hüller), exilée à Bucarest pour un cabinet d’audit qui a moulé son caractère. Des thèmes tels que le bonheur, ou le sens de la vie n’entrent pas dans le vocabulaire de la jeune femme qui doit «externaliser», «licencier», «souder l’équipe» et ainsi de suite. «J’ai connu des hommes de ton âge qui avaient plus d’ambition», lui annonce-t-elle tout cru. Plutôt que de convaincre par le discours, Winfried tente par des actions burlesques de marquer la différence entre réalité et artifices, entre la vraie vie et les faux semblants du milieu des affaires.
L’Allemande Maren Ade confronte deux visions contemporaines du monde. La critique de l’univers économique, dans un pays qui se construit péniblement, ne va pas sans cynisme. Déguisé en trouble-fête naïf – ainsi le voit peut-être sa fille – Winfried souligne l’inhumanité, le vide derrière les gestes et les mots. Mais, suivant cette pente, s’impose petit à petit la relation père-fille, mise à mal par les situations personnelles. Car c’est là où veut en venir la réalisatrice, ramener son personnage égaré dans le sillage de l’affection filiale. Et, si elle alourdit à plaisir les frasques de Winfried, Maren Ade excelle à nuancer cette relation et à lui donner son intériorité. Ni mélodrame, ni sensiblerie dans le jeu des acteurs ou dans la mise en scène. Mais un subtil dosage de tendresse, afin de rappeler ce qui compte dans une existence.
Geneviève Praplan
Comment un homme divorcé tente de renouer solidement avec Ines, sa fille aînée qui gravite dans les hautes sphères industrielles à Bucarest. Débarquant par surprise pour son anniversaire, ce père va progressivement semer le trouble par sa gaucherie et son humour, tout en multipliant les gaffes (in)volontaires. Alors qu’elle croit s’être débarrassé de l’importun, voilà qu’il réapparaît déguisé en Tony Erdman, soi-disant coach de RH, déterminé plus encore à suivre sa fille dans tous ses déplacements ou presque.
Où mènera l’exaspération, père et fille se découvriront-ils ? Qu’est-ce qui conduit et permet à des êtres de se mettre à nu, c’est-à-dire de révéler véritablement ce qui les habite et ce qu’ils sont au plus profond ? Le personnage inventé par ce père facétieux permettra-il vraiment de jeter une lumière inédite sur toutes les relations, professionnelles, amoureuses, voire familiales de sa fille? Peut-être. Quoi qu’il en soit, la surprise et l’humour décapant inattendu de Tony Erdman font tout autant tomber les masques que les habits, permettant ainsi à des individus qui ne le soupçonnaient pas d’accéder à eux-mêmes. Sorte de Nicole Kidman allemande, Sandra Hüller porte ce remarquable premier film d’une grande profondeur.
Serge Molla
Serge Molla
Nom | Notes |
---|---|
Serge Molla | 17 |
Georges Blanc | 13 |
Nadia Roch | 17 |
Anne-Béatrice Schwab | 14 |
Geneviève Praplan | 18 |