Sieranevada

Affiche Sieranevada
Réalisé par Cristi Puiu
Pays de production Roumanie, France, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine
Année 2016
Durée
Genre Drame
Distributeur xnix
Acteurs Mimi Branescu, Bogdan Dumitrache, Judith State, Dana Dogaru, Sorin Medeleni
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 751
Bande annonce (Allociné)

Critique

Quelque part à Bucarest, peu après l’attentat contre «Charly Hebdo» et quarante jours après la mort de son père, Lary (Mimi Branescu), 40 ans, docteur en médecine, va passer son samedi au sein de sa famille réunie à l’occasion de la commémoration du défunt. L’événement, cependant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats dont vifs, les avis divergent et l’heure de passer à table est constamment repoussée par le retard du pope censé dire la bénédiction. Forcé à affronter son passé, contraint de reconsidérer la place qu’il occupe à l’intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.

On ne pourra pas prétendre que Cristi Puiu a choisi la solution de facilité en nous proposant cette réalisation. Voyez plutôt! Près de trois heures en huis clos dans un appartement, une bonne douzaine de personnages, une caméra qui passe son temps dans le vestibule, filmant entre deux portes les allées et venues des membres de la famille du défunt, avec tout de même quelques incursions dans la cuisine, la salle à manger ou le salon, sans oublier un titre de film qui n’a rien à voir avec le sujet et écrit avec un seul «r»! Il faut avouer que ce dispositif de mise en scène est impressionnant et suffisamment maîtrisé pour tenir la distance. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, les trois heures que dure ce film ne sont pas un handicap. Elles permettent au contraire de parfaitement ressentir la fatigue de cet interminable après-midi familial, dans cet appartement trop petit, bruyant et enfumé.

Voilà le genre de film qui dit une époque, des destins, des rancœurs, des non-dits, des élans du cœur et des vérités pas forcément agréables à entendre. Le regard empathique et grinçant que Cristi Puiu porte sur les siens, parce qu’il y a de l’autobiographie là-dessous, nous dit que l’engagement à vivre ensemble ne se fait pas sans compassion ni tolérance.

Georges Blanc


A Bucarest, quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary et sa famille se retrouvent pour une cérémonie de commémoration du défunt. Une telle occasion, où chacun arrive avec sa mémoire et ses attentes, se mue imperceptiblement en un temps de révélation. Peu à peu les masques tombent, on en vient à exprimer le non-dit, alors que se fait attendre le repas, sensé unir et tisser plus serrées les relations. Et puis, même si la postmodernité est à l’œuvre, les rites orthodoxes sont au rendez-vous, convoquant des paroles et des gestes auxquels se prête sans discuter chacun ou presque quand bien même le rituel paraît remonter d’un autre temps.

Mort du père, attentats, rumeurs de complots explicatives, conjugalité…, tout se croise et s’entend dans ce très – trop – long huis-clos filmé, à deux trois scènes près, dans un unique appartement. Au final, ce film apparaît comme un documentaire jusqu’à installer le spectateur en membre surnuméraire de cette famille où la communication peine à unifier.

Serge Molla

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 13
Georges Blanc 17
Geneviève Praplan 15