Nahid

Affiche Nahid
Réalisé par Ida Panahandeh
Pays de production Iran
Année 2014
Durée
Musique Majid Pousti
Genre Drame
Distributeur cineworx
Acteurs Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammadzadeh, Milad HasanPour, Pouria Rahimi
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 740
Bande annonce (Allociné)

Critique

Nahid est une jeune iranienne, divorcée d'un mari drogué qui fut violent envers elle. Selon la loi, la garde de leur fils de 10 ans devait revenir au père. Mais ce dernier accepta de la laisser à Nahid, à condition qu'elle ne se remarie pas. Alors qu'elle a retrouvé l'amour avec un homme généreux et prêt à l'épouser, elle va devoir se battre pour contourner les codes iraniens et avoir la vie qu'elle souhaite et qu'elle mérite.

Il y a d'une part ce que le film représente, et d'autre part ce qu'il est réellement. Par ce qu'il représente, il avait tout pour obtenir un beau succès à Cannes, ce qui a été le cas. En effet, il s'agit de la première œuvre d'une jeune cinéaste iranienne qui, en plus d'avoir dû faire preuve de beaucoup de ténacité pour s'imposer réalisatrice, signe une mise en scène sobre et soignée; de plus, Nahid est une ode à la femme, à la mère, qui revendique le droit à l'amour et à la liberté dans une société qui ne lui est pas favorable.

Par ce qu'il est, par contre, le film laisse beaucoup sur sa faim. L'histoire peine à s'ancrer véritablement à la fois dans notre époque et dans l'Iran contemporain. Les problèmes auxquels Nahid est confrontée (divorce, drogue, problèmes d'argent, rapports houleux avec son fils et son ex belle-famille) ont déjà été vus cent fois et pourraient aussi bien se situer dans un autre pays et en d'autres temps. Le film souffre en outre de longueurs excessives qui peinent à maintenir optimales l'implication du spectateur et l’empathie qu’il commence par ressentir pour l’héroïne. Dommage, car malgré l'évidente sincérité de la réalisatrice et de très bons acteurs, Nahid n'est guère qu'un film de plus sur le divorce et ses difficultés.

Philippe Thonney


 

«On ne naît pas femme, on le devient» (Simone de Beauvoir). «En Iran, le premier fardeau est de naître femme» (Ida Panahandeh). Ces deux citations évoquent bien la différence de la condition féminine.

Concourant pour la Caméra d'Or, ce premier film de la cinéaste iranienne est courageux. Malgré les restrictions politiques en vigueur concernant la création cinématographique, Ida Panahandeh défend la cause féminine. Nahid est une jeune et jolie femme divorcée, qui se bat pour la garde de son fils de 10 ans. En effet, la loi iranienne stipule qu'un enfant vit chez le père en cas de séparation. Ce dernier accepte de laisser le pré-adolescent à son ex-compagne pour autant que cette dernière ne se remarie pas. La rencontre de Nahid avec un homme bon et fou amoureux d'elle va bouleverser son existence. Pour partager la vie de ce nouveau compagnon, Nahid s'engage dans un «mariage provisoire», (connu sous le nom de sigheh en Iran, accepté par certains chiites mais prohibé par les sunnites). Il permet à un couple musulman de s'unir pour une durée déterminée, mais n'établit aucune égalité entre les hommes et les femmes. Ces derniers peuvent cumuler ce type d'union autant de fois qu'ils le désirent mais pas les dames. Par cet engagement temporaire, Nahid risque de perdre définitivement son garçon...

Le scénario est très bien écrit et développe la psychologie des personnages. Nahid est très seule dans son combat. Sa famille comme celle de son ex-mari la considèrent comme une moins que rien et la bafouent. Elle va cependant se battre avec courage pour tenter de s'affranchir de cette domination patriarcale. La grande force du film est que ce personnage n'est pas attachant ou charmant; la jeune femme ne demande pas à être aimée, protégée ou admirée mais affirme son droit de vivre et défendre des valeurs de liberté.

Nadia Roch

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 18
Nadia Roch 18
Georges Blanc 13
Geneviève Praplan 15