Critique
C'est une histoire de chien, de diamant, de boxeurs et de tueurs. SNATCH, imbroglio assassin et difficile à démêler, se situe des deux côtés de l'Atlantique, mais surtout en Grande-Bretagne. Guy Ritchie change le mode d'emploi du film policier industriel et signe une comédie burlesque, qui déroule sa pellicule sans la plus petite ombre d'émotion. Le réalisateur déploie une imagination formelle étonnante qui à elle seule mérite le détour. Il y a ici, incontestablement, des qualités qui se font rares dans le genre, une originalité de la prise de vue, un brio dans le montage, une foule d'effets utiles. Et le scénario? Plutôt compliqué entre ses matches de boxe clandestins, son diamant de 84 carats qui court d'un truand à l'autre, ses voleurs, tueurs et autres sous-produits de la criminalité, ses Russes, ses Juifs, ses Noirs, ses Blancs. Il y a des moments drôles, des trouvailles, un cynisme sans complexe plutôt que de l'humour noir. Mais surtout, une complaisance au crime qui ne défaille jamais. Ce qui fait qu'au final, les coups de feu, coups de hache, coups de poings se disputent la vedette, tandis que le sang devient un long fleuve assez peu tranquille. Guy Ritchie fait un cinéma intéressant, on espère qu'il saura s'en servir pour des films plus subtils.
Geneviève Praplan
