Cherry Pie

Affiche Cherry Pie
Réalisé par Lorenz Merz
Pays de production Suisse
Année 2013
Durée
Genre Comédie, Romance
Distributeur 8horses (Zinéma)
Acteurs Lolita Chammah, Johanna Allitt
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 737

Critique

Tourné en 2013, Cherry Pie est le premier long-métrage du réalisateur zurichois Lorenz Merz. Il raconte l’histoire de Zoé (Lolita Chammah, la fille d’Isabelle Huppert), une jeune fille perdue qui, d’aires d’autoroute sinistres en hôtels miteux, dérive vers le nord. Le film la suit dans sa fuite, alors qu’elle se perd et croise d’autres fantômes tous plus patibulaires les uns que les autres. Le tout pour conduire à une fin qui ne peut être que tragique.

Que fuit Zoé ? On ne le sait pas vraiment, et c’est fort dommage. Cela aurait permis de donner un fil rouge à cette histoire, au lieu qu’elle ne soit qu’une succession de scènes hybrides, abstraites et, bien sûr, de plus en plus glauques. Comme dans le cas d’un autre film suisse récent, l’effarant Left foot right foot, le réalisateur semble croire qu’être à l’avant-garde du talent et de la profondeur psychologique, c’est en rajouter dans la noirceur et les larmes, avec une caméra à l’épaule efficace mais saccadée et des images sales. Censées apporter cette profondeur au récit (à tort, car cela sent trop la grosse ficelle), des minutes entières sont consacrées à des paysages qui défilent ou à des nuées d’oiseaux dans un ciel gris. Pour amener à des scènes carrément hors de propos, encore et toujours destinées à souligner à gros traits le malaise de Zoé, comme lorsqu’elle se rend dans une église juste après une nuit orgiaque d’alcool et d’onanisme dans sa chambre d’hôtel pourrie.

L’actrice principale est convaincante même si elle n’a pas grand-chose d’autre à montrer qu’un visage fatigué, hermétique et désespéré. Cherry Pie est l’archétype du film indépendant, sombre, soigneusement filmé, glacial et rasoir.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 7
Anne-Béatrice Schwab 4