Vue sur mer

Un couple en crise dans les années septante quelque part au bord de la mer, en France. Lui (Brad Pitt), écrivain, n’arrive plus à trouver l’inspiration devant sa fenêtre ouverte sur une crique scintillante entre deux falaises. Elle (Angelina Jolie Pitt), faux-cils comme de stores noirs sur son visage de Barbie, chapeau à larges bords, minceur d’anorexique, s’ennuie à mourir, silencieuse, voire carrément mutique, allongée sur son balcon ou sur son lit. Il va boire dans un bar au bord de la plage où il rencontre un bonhomme sympathique (Niels Arestrup) et son copain (Richard Boringer, méconnaissable). Elle boit en solo dans sa suite. Dans la chambre d’à côté, un jeune couple en pleine lune de miel. Les deux Américains se mettent à espionner les jeunes amoureux à travers un trou dans le mur et à assister à leurs joyeuses galipettes. Ce qui devrait stimuler la libido du couple voyeur, en pleine panne érotique. On apprend qu’elle est stérile, ce qui la plonge dans un état dépressif.

Voilà pour l’histoire. Cela dure deux heures, c’est long, très long et ennuyeux à mourir. Et même un peu gênant: car cette histoire qu’a réalisée Angelina Jolie Pitt, ça pourrait ressembler à sa propre histoire de femme qui ne peut avoir d’enfant. Dans un magazine allemand, Angelina Jolie Pitt a confié que ça énerve vraiment Brad quand elle ne prend pas soin de ses choses. «Par exemple, explique-t-elle, ça le rend dingue quand je balance juste mes lunettes de soleil quelques part. Si je parle avec lui, il sait que ça va. Mais quand je deviens silencieuse, c’est là qu’il sait qu’il doit s’inquiéter.» Or dans le film, elle n’arrête pas de poser ses lunettes n’importe comment et Brad Pitt s’évertue à les remettre comme il faut.

Le film d’Angelina Jolie Pitt est-il le reflet de la réalité du couple? Il y a comme un malaise. Une chose est sure: on n’arrive pas à accrocher et on s’ennuie ferme.