Critique
Deuxième long métrage de Dominick Moll, HARRY, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN est une comédie noire où la frontière entre bien et mal est souvent vague et perméable, et où un jeune père de famille finit par trouver «normal» de trucider un ami et de faire disparaître deux cadavres encombrants.
Un jeune couple et ses trois fillettes font route vers leur maison de vacances, vieille ferme de montagne qu'ils retapent, quand ce ne sont pas des parents trop bien intentionnés qui leur offrent une rutilante salle de bains fuchsia. Dans les toilettes d'un restoroute, Michel tombe sur un copain de lycée, perdu de vue depuis des années, plus qu'à l'aise financièrement, qui voyage avec une compagne bête et jolie. Harry interfère toujours plus profondément dans la vie familiale, offre une nouvelle voiture pour remplacer le vieux clou tombé en panne, décide que les vieux parents prennent trop de place... Petit à petit, l'ordinaire d'une famille banale vire au cauchemar, et le parcours du «bienfaiteur» est jalonné par un nombre croissant d'horreurs.
La maison française qui distribue ce film a notamment coproduit WESTERN, LA VIE RÊVEE DES ANGES, MARIUS ET JEANNETTE, HAUT LES COEURS. Ici, elle mise sur une réalisation de qualité certes, mais trop longue.
Daniel Grivel
