Réalisé par | Lionel Baier |
Pays de production | Suisse, France |
Année | 2015 |
Durée | |
Musique | Dimitri Chostakovitch, Claude Nougaro |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | frenetic |
Acteurs | Carmen Maura, Patrick Lapp, Ivan Georgiev, Adrien Barazzone, Stéphanie Blanchoud |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 731 |
Sur les hauts de Lausanne, l’architecte David Miller (Patrick Lapp) a construit, dans les années 60, un motel aujourd’hui un peu vieillot. C’est là qu’il a décidé d’en finir avec la vie, atteint qu’il est par une maladie incurable. Espe (Carmen Saura), accompagnatrice de l’association d’assistance «Electro», est chargée d’être à ses côtés dans ses derniers instants, mais tout ne va pas se passer comme prévu. Espe est pleine de vie, et le client de la chambre d’à côté, Tréplev (Ivan Georgiev), prostitué et russe, va aussi être de la partie. Surtout qu’il faut, comme l’exige la loi suisse, un témoin lors du dernier souffle de David.
Le réalisateur vaudois Lionel Baier (Comme des voleurs, Grandes Ondes à l’ouest) semble s’aventurer sur un sentier difficile, mais il le fait avec retenue, adoptant d’emblée le ton amusé de la plaisanterie plutôt que celui de la réflexion profonde. Le huis clos choisi (le motel) permet de concentrer l’action, de donner de l’importance aux dialogues et de maintenir une part de tragique dans l’intrigue. Sur le mur de sa chambre un tableau – «La Vanité» de Holbein – se présente comme une petite ouverture vers l’extérieur, mais on sent bien qu’on n’est pas là pour se distraire… La musique (Chostakovitch) sous-tend le côté dramatique de la situation, de manière un peu pesante parfois.
David rappelle quelques épisodes de son existence, parle de sa femme décédée et de son fils avec lequel il a perdu tout contact. Espe évoque elle aussi sa vie conjugale et familiale passée. Le film glisse alors vers une réflexion intéressante sur l’amitié, l’amour, le rapport avec autrui. Ce sont sans doute les séquences les plus réussies, dans la fragilité des instants qui passent et qui précèdent la mort programmée par David.
Le jeu des acteurs est impeccable, le côté théâtral de la situation parfaitement maîtrisé. Le film, assez court (1h10), reste pourtant plus étrange que convaincant : on peut éprouver une certaine perplexité face au mélange des genres, La Vanité se situant à mi-chemin d’une réflexion sur le mystère de la vie et d’une petite blague ponctuée de gags parfois un peu simples. Le film oscille ainsi entre l’intime et le décalé, le tragique et l’humoristique. On relèvera, à l’évidence, les grandes qualités d’écriture du film, même si la fin, un peu floue, ne se présente pas comme une conclusion qui soit un véritable point d’équilibre.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 13 |
Geneviève Praplan | 12 |
Nadia Roch | 18 |
Philippe Thonney | 16 |
Georges Blanc | 11 |
Serge Molla | 11 |