Tout nouveau testament (Le)

Affiche Tout nouveau testament (Le)
Réalisé par Jaco Van Dormael
Pays de production France, Belgique, Luxembourg
Année 2014
Durée
Musique An Pierlé
Genre Fantastique, Comédie
Distributeur frenetic
Acteurs Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve, Yolande Moreau, François Damiens, Pili Groyne
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 730
Bande annonce (Allociné)

Critique

Jaco Van Dormael est un cinéaste rare: trois films en 24 ans (Toto le héros, 1991 - Le Huitième Jour, 1996 - Mr Nobody, 2009). Pour son quatrième film le réalisateur belge a choisi le registre original du conte surréaliste.

Dieu (Benoît Poelvoorde) a créé le monde en commençant par Bruxelles. Il prend manifestement plaisir à tourmenter l’humanité, à provoquer des catastrophes et à édicter des règles absurdes. Il est un mauvais «Père», il bouscule sa femme (Yolande Moreau) et tyrannise sa petite fille Ea (Pili Groyne) qui décide de quitter le domicile familial. Mais avant de partir, et pour se venger, Ea s’empare de l’ordinateur
paternel et balance à tous les mortels leurs dates de décès personnelles par SMS. C’est dès lors la gabegie sur la planète. Aidée par un clochard, la fille de Dieu part alors à la recherche – c’est son frère Jésus-Christ qui le lui suggère – de six nouveaux apôtres: ce seront une jeune manchote belle et triste, un obsédé sexuel, un assassin, une femme délaissée, un employé de bureau raté et un enfant maladif. Tous vont vivre des situations et des amours improbables.

S’appuyant sur la voix «off» d’Ea (excellente Pili Groyne, au visage souvent angélique), Van Dormael nous plonge subtilement dans plusieurs chapitres de la Bible: la Genèse d’abord, le cinéaste s’amusant à reprendre la création du monde à son compte et dévoilant les coulisses de l’événement; l’Exode ensuite, avec la fuite d’Ea qui, comme le lui a demandé son frère J.-C., essaie de récrire le Nouveau Testament. Et ainsi de suite, le tout s’accompagnant d’une bande musicale de qualité: à chaque apôtre son compositeur (Schubert, Purcell, Haendel, etc.). La démarche de Van Dormael n’a rien d’iconoclaste ou de déplaisant. L’intrigue mêle les rêveries poétiques, les scènes cocasses, les plaisanteries légères ou à lire au second degré. Et même si la quête des nouveaux apôtres s’accompagne d’une baisse d’intensité, le film reste agréable, alternant humour et surprises. La relecture de certains textes bibliques est correcte et tous les acteurs prennent visiblement plaisir à voyager dans le surnaturel. Poelvoorde est excellent dans l’outrance et dans la soif d’un pouvoir qui lui échappe, et le film, à quelques détails près, passe bien la rampe.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Nadia Roch 15
Georges Blanc 16
Anne-Béatrice Schwab 15