A Girl walks Home at Night

L’image est saisissante: sur un skate, une jeune vampire voilée poursuit une proie masculine. La femme ne manquera d’ailleurs pas de mordant, sauf lorsqu’elle tombera amoureuse d’un James Dean iranien, dont le père est accro à la drogue. Elle tient donc le rôle de la mort vengeresse, dans le décor d’une ville pétrolifère imaginaire d’Iran, Bad City, dont le tournage s’est déroulé dans le désert californien! Inutile toutefois d’y voir une critique de quelque régime politique que ce soit; il s’agit bien plus d’une œuvre originale, riche d’allusions sonores et visuelles qui en disent certainement long sur la réalisatrice américaine ayant grandi en Angleterre et dont les parents sont des Iraniens exilés.

Son premier long-métrage retient donc l’attention par son style très épuré, le choix du noir-blanc et la sobriété de ses dialogues (en persan). Résultat: une esthétique très travaillée et de subtiles atmosphères qui engendrent plus d’émotions que la trame narrative. Ce film a reçu le Prix de la Révélation Cartier lors du Festival 2014 du cinéma américain de Deauville. Nul doute que sa réalisatrice sera quelqu’un à suivre.