Je veux chanter encore !

Attaché au canton de Fribourg - il lui a déjà consacré plusieurs documentaires, dont Chemin du paradis en 2012 -, le cinéaste Jean-Théo Aeby se tourne vers l’art choral, au sens large du terme, celui qui est pratiqué aussi bien à l’église qu’à l’école, sur les alpages ou dans les grandes salles villageoises. Sa démarche, assez systématique, remonte jusqu’au rôle important joué par l’Abbé Bovet et rejoint - en passant par l’Abbé Kaelin, Georges Aeby, Bernard Chenaux, Oscar Moret et beaucoup d’autres - les activités musicales des chœurs fribourgeois d’aujourd’hui. Jean-Théo Aeby dit avoir travaillé deux ans à la réalisation de ce documentaire, en suivant les activités de la plupart des chorales qui sillonnent le canton (il y en a plus d’une centaine, dit-il).
Le cinéaste s’efforce de démontrer que l’art choral est un puissant révélateur de notre mode de vie, de nos coutumes. Les groupes de choristes, dans leur rôle social et communautaire, permettent aux générations de se côtoyer (on croise Marcel Tanner, soliste de 90 ans, et les tout petits chanteurs du 1er mai!), même si les jeunes d’aujourd’hui ne manifestent pas autant de ferveur que leurs aînés. 
Le fil conducteur de Je veux chanter encore! est celui du temps qui passe, intégrant des interviews, des documents et des séquences d’archives. Le cinéaste glisse, tout au long de ce survol temporel - un peu long parfois - quelques éléments de fiction, confiant à l’acteur fribourgeois Jean Winiger le soin d’incarner un Abbé Bovet répondant aux questions d’un petit Marmouset d’aujourd’hui (Louis Buchs).
Du «Vieux Chalet» jusqu’à des compositions musicales plus modernes, Jean-Théo Aeby ouvre ainsi le livre des chorales fribourgeoises, partant à la rencontre de milliers de chanteurs amateurs. Les voix sont très belles, et l’émotion présente. Procédant par petites touches, le film est un hommage à l’art choral.