Territoire de la liberté

Affiche Territoire de la liberté
Réalisé par Alexander Kouznetsov
Pays de production Russie
Année 2014
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Zinéma
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 716

Critique

On est à Krasnoïarsk, capitale de la Sibérie centrale. Des femmes défilent en rangs serrés dans les rues. Réclament-elles plus de liberté? Ou cette manifestation est-elle orchestrée par l’Etat? La tension augmente, la police s’interpose, il se met à neiger. Fondu au
noir…

Une première séquence magnifique, mais Alexander Kuznetsov n’en diraguère plus sur la ville de  Krasnoïarsk et ses habitants. Ce qui l’intéresse c’est de montrer qu’il existe, aux abords de la cité, une réserve naturelle et montagneuse, les «Stolbys», où des Russes essaient de vivre en liberté : ils aiment grimper sur les rochers, ils occupent des isbas et tentent d’y trouver un minimum de liberté d’expression. On apprend en les écoutant que les autorités ne les aiment pas. Et le cinéaste d’ajouter: «Aux Stolbys, on rencontre des personnes qui viennent se ressourcer dans la nature, chanter des chansons, jouer de la guitare, grimper aux rochers. Qu’est-ce qui peut bien inquiéter l’Etat chez ces gens-là?»

Kuznetsov a construit son film sur cette opposition : d’un côté descitoyens sportifs qui trouvent un semblant de liberté dans les montagnes sibériennes, et de l’autre un tableau – minimaliste et un peu flou - de la grisaille et des contraintes urbaines. Ici un endroitoù l’on se réfugie pour vivre en  ommunauté, pour grimper, danser,discuter et refaire le monde, et là-bas le quotidien d’une ville où l’on respire mal.

Le cinéaste russe a derrière lui une carrière de photographe, et lefilm s’en ressent : la recherche des cadrages, une forme d’esthétisme,un symbolisme patent, tout cela est parfois pesant. Et si le message est plein de bonnes intentions, la démonstration tourne court: rien n’est dit ni montré de l’existence des habitants de Krasnoïarsk, rien n’est précisé des conditions d’existence des Stolbys lorsqu’ils ne séjournent pas dans leurs cabanes en bois. Quelles sont leurs occupations? De quoi vivent-ils? Le cinéaste a beau préciser qu’ils prônent une vie libre dans la nature et une résistance à l’Etat russe («c’est grâce à cette expérience que nous ne sommes plus des esclaves» dit-il) : on le veut bien, mais le chroniqueur avoue une certaine perplexité.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 11
Daniel Grivel 10
Philippe Thonney 9