Les opportunistes

Un petit monde en déliquescence… C’est le contexte du roman policier de Stephen Amidon que Paolo Virzì déplace des Etats-Unis en Lombardie: la richesse et l’opportunisme qu’elle suscite n’ont pas de nationalité
En Italie, la crise fait des dégâts. Un financier (Fabrizio Gifuni) en profite pour investir. Sa femme (Valeria Bruni Tedeschi) y voit l’occasion de restaurer un théâtre, histoire de tromper son ennui. Leur fils Massimiliano (Guglielmo Pinelli) est amoureux de Serena (Matilda Gioli), elle-même fille d’un promoteur immobilier, Dino Ossola (Fabrizio Bentivoglio), qui cherche à se glisser dans l’entourage du financier, ignorant que celui-ci est au bord de la faillite.
Le film est découpé en chapitres, chacun évoquant la même période vécue par un personnage différent. Cela enrichit les portraits tout en donnant divers points de vue des mêmes événements. Il ne s’agit que de deux familles, mais leur situation est telle qu’on y trouve de nombreux sujets. Le réalisateur les énumère: «l’avidité, la compétition, l’ambition, la richesse, la spéculation, le rôle marginal de la culture, les conflits sociaux et générationnels, les enfants accablés par la pression des espérances d’adultes égocentriques et irresponsables.»
Cette accumulation s’organise assez bien dans le scénario. Il n’empêche qu’elle aurait pu être élaguée. D’autant que l’aspect policier du film s’avère moins intéressant que la sociologie des deux familles, à condition d’y ajouter un peu de subtilité: la vulgarité du promoteur, ainsi que le caractère du financier, froid, cynique et vivant dans la seule réalité du gain. S’il se voit sans déplaisir, le film ne parvient pas à captiver.