Un illustre inconnu

A l’heure où chacun peut se créer un double numérique qu’il lui est possible de retoucher en tout temps pour apparaître sous son meilleur jour, Sébastien Nicolas (Mathieu Kassovitz), agent immobilier qu’on ne remarque pas tant il est insignifiant et étriqué, rêve d’enfiler le costume d’un autre. Ayant probablement passé sa jeunesse à être lisse pour plaire à ses parents, il ne sait pas qui il est, quelle est en fait sa vraie personnalité. Alors il observe et imite les gens qu’il rencontre, cherchant désespérément à se modeler un double qui accrocherait enfin l’attention des autres. Il va jusqu’à travestir son apparence de façon de plus en plus sophistiquée, se modelant un autre visage; il trafique sa voix, cherche à la rendre aussi semblable à celle de l’homme dont il veut squatter la vie. Cette quête de soi entraîne Sébastien à usurper l’identité d’un vieux violoniste qui vient de se suicider et dont il fait disparaître le corps qu’il a transporté dans sa propre maison à laquelle il met le feu. On croit que Sébastien Nicolas est mort alors qu’il s’est glissé dans la peau d’un autre. Tout le monde semble dupe, sauf le spectateur. Mais bon, tout est possible au cinéma!

Le film se veut une réflexion autour de l’identité et de l’inadéquation entre celui qu’on est au-dedans et l’image qu’on donne de soi. Démonstration laborieuse sur fond d’images ocre et verdâtres. On s’ennuie ferme du début à la fin, soit pendant presque deux heures. Il n’y a pas un moment où l’on adhère au personnage, sa quête d’identité est tellement tordue, ses jeux de miroirs tellement invraisemblables, qu’on les observe à distance avec une incrédulité de plus en plus agacée.