Réalisé par | Fernand Melgar |
Pays de production | Suisse |
Année | 2014 |
Durée | |
Genre | Documentaire |
Distributeur | agorafilms |
Acteurs | Jennifer Peedom |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 708 |
«Mon cinéma est un cinéma de l’intranquillité. Je destine mes films aux citoyens de mon pays. Je veux qu’ils contribuent au processus démocratique», explique Fernand Melgar au journal Le Temps. Une fois de plus, le documentariste suisse d’origine espagnole opte pour le rôle de témoin. Témoin d’une misère, témoin d’une problématique sans solution. Pour le troisième volet d’une trilogie sur l’immigration, il a filmé pendant six mois les nuits des sans-toits, dans un abri lausannois et dans la rue.
Les protagonistes de ce film sont ceux qu’on appelle «réfugiés économiques» et ceux qui les accueillent dans les centres officiels que lamunicipalité leur a destinés. Les «réfugiés économiques» se composent ici de Gitans d’Europe de l’Est, de Maghrébins, et aussi de quelques Africains et Américains du Sud, naguère régularisés en Espagne mais expulsés par la crise économique. Ceux qui les accueillent sont des employés des services sociaux.
Cet hiver-là est rude, plusieurs nuits de suite la température descend au-dessous de zéro. Pourtant la réalité est mathématique, le nombre de places est limité dans les abris; or, plus le froid est intense, plus les demandeurs se pressent à l’entrée. Il faut alors trier, les femmes, les enfants, les âgés…. On sépare ainsi des familles tandis que de l’autre côté de la barrière on triche, on se révolte ou on subit.
Comme à son habitude, Fernand Melgar film des situations brutes. Une fois le lieu, le moment, les personnes choisis, il prend l’image et le dialogue tels qu’ils s’offrent, sans questions, ni commentaires. Il appartient au spectateur de recevoir des faits et de se construire un point de vue. Mais quel point de vue? La misère s’impose d’elle-même dans ces scènes que chacun pourrait voir de ses propres yeux s’il se promenait à certaines heures dans certains quartiers de la ville.
Le problème semble sans fin. D’un côté, les chiffres et les limites fixées. De l’autre, une journée vécue heure après heure, passée à quêter quelques sous pour pouvoir dormir au chaud la nuit suivante. Ce n’est pas l’abri que filme Fernand Melgar. C’est l’impasse.
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
---|---|
Geneviève Praplan | 12 |
Daniel Grivel | 15 |
Nadia Roch | 13 |
Antoine Rochat | 18 |
Anne-Béatrice Schwab | 16 |
Georges Blanc | 13 |