Avec Lucy, son seizième et dernier film, le cinéaste français Luc Besson défie les blockbusters hollywoodiens avec une avalanche d’effets spéciaux. Il dit s’être inspiré de son film Léon, mais aussi et surtout d’Inception de Christopher Nolan et de 2001: l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Résultat: lors de son lancement aux Etats-Unis cet été, le film a fait un tabac et rapporté en un week-end 44 millions de dollars de recettes. Aura-il le même succès ici?
Pas si sûr. Spectaculaire, le film l’est certainement, notamment lors d’une poursuite en voiture à contresens dans les rues de Paris, ou encore lorsque son héroïne Lucy (Scarlett Johansson), étudiante tête en l’air à Taïwan, se dématérialise littéralement dans un avion. Tombée dans les griffes de la mafia coréenne qui veut en faire une mule pour l’Europe et lui greffe un sachet de drogue expérimentale, la jeune femme se voit dotée de superpouvoirs lorsque le sachet de poudre bleue éclate dans son abdomen. La voilà qui peut employer son cerveau à cent pour cent, et non pas comme les simples humains à quatorze pour cent, comme l’explique un éminent professeur de paléontologie (Morgan Freeman). Elle traverse l’espace et le temps à la vitesse de l’éclair et réussit même à rencontrer la première Lucy, son ancêtre préhistorique, apparue il y a 3,5 millions d’années. Combien de temps l’organisme de la jeune femme tiendra-t-il le coup avant de se désintégrer?
Le suspense est hélas quasi-nul et les effets spéciaux deviennent lassants. S’ils font parfois sourire, ils frôlent souvent le ridicule. L’héroïne solitaire ne nous émeut pas une seconde. Pourtant, dans ce film, Scarlett Johansson ne joue pas sa carte sexy et c’est tant mieux. Mais son visage fermé et ses exploits de superwoman finissent par nous laisser complètement indifférents.
