Halb so wild

C'est l'été. Cinq jeunes citadins se rendent dans une vallée écartée pour passer quelques journées de vacances détendues et insouciantes dans deux vieilles maisons de pierres sèches sans électricité, accessibles seulement par une télécabine privée puis un sentier.

Lorsque Mara la solitaire (Karen Dahmen) propose un jeu - une «ronde de la vérité» au cours de laquelle tous doivent être absolument francs les uns avec les autres -, il devient vite clair que la situation ne sera pas aussi légère et décontractée. Des choses qui auparavant auraient été tues ne tardent pas à faire surface. De vieilles blessures sont ravivées, des reproches lancés, des déceptions mises au jour, des secrets dévoilés. Entraîné par la dynamique de groupe, l'événement poursuit inexorablement son cours et finit par conduire la bande au bord de la déchirure. Au bout de quelques jours, plus rien n'est comme avant.

Avec son premier long métrage, Jeshua Dreyfus, né à Brienz en 1985, met en scène un drame de chambre au milieu d'une nature sauvage (celle d'une vallée de montagne tessinoise). On a l'impression qu'il a été influencé par Délivrance de John Boorman, la violence des situations étant toutefois plus contenue. Les acteurs, soumis à des conditions assez rudes (28 jours de tournage relativement peu confortable), ont rapidement révélé leur vrai caractère, contribuant de manière authentique à la progression dramatique.