Critique
Après LA CITE DE LA PEUR et PAPARAZZI, Alain Berbérian adopte un registre plus noir pour un polar mettant aux prises un flic avec un tueur en série, sur fond de manipulations économico-politiques et de raison d'Etat.
Nathan (Richard Anconina) est un policier opiniâtre, champion de la déduction, qui découvre des points communs entre plusieurs meurtres sordides de jeunes femmes. Avec Saule (Frédéric Diefenthal), jeune collègue qui ne jure, lui, que par l'informatique, il se lance dans une traque systématique. Aidé par un libraire spécialisé dans la littérature criminalistique (Bernard Fresson) et par l'interview outre-Atlantique d'un «serial killer» aux allures de bon papa - on apprend à cette occasion que les Européens, moins frustrés sexuellement, ne sont pas aussi riches en meurtriers de ce genre que les Etats-Uniens -, il décide de tendre une souricière. Une jolie policière, Marine (Chiara Mastroianni) servira de chevreau pour attirer le tigre (Jonathan Firth)...
Berbérian affectionne les décors insolites, fête foraine, usine délabrée, bowling, tunnel fuligineux; éclairages et ambiances ont leur importance. Comme Schoendoerffer fils, il est intéressé par la médecine légale (influence des romans à succès de Patricia Cornwell?) La direction d'acteurs est sobre, la caméra efficace. Au demeurant, une bonne série B, sans plus.
Daniel Grivel
