L'Apiculteur

Les arguments du jury du Festival de Soleure, récompensant ce documentaire du réalisateur kurde (et naturalisé suisse) Mano Khalil, étaient que ce film exaltait la positivité et la foi inébranlable en l'humain. Rien à redire là-dessus. Nous suivons le passé, le présent et l'avenir d'Ibrahim Gezer, ayant fui le Kurdistan et la guerre qui lui a déjà coûté plusieurs de ses enfants; sa nouvelle vie à Bâle, ses efforts pour ne pas se laisser décourager par la machine administrative, ses nouveaux amis, les mauvaises nouvelles du pays et , surtout, son amour pour ses ruches qu'il va régulièrement retrouver en montagne, et auprès desquelles il retrouve le sourire et la paix.
On a envie d'aimer Ibrahim, de l’accueillir à bras ouverts, de l'écouter, de partager ses peines et son optimisme. Mais cela ne suffit malheureusement pas à faire oublier les maladresses du film, qui finit par nous faire sommeiller. Il n’est tellement concentré que sur le sourire triste de cet homme touchant qu'il ne nous apprend pas grand-chose, ni sur sa vie en Suisse, ni sur le Kurdistan, ni même sur les abeilles.

De plus, le film souffre de son excessive longueur. Elle est due à de nombreuses scènes à la fois trop opportunes pour être réelles, qui nuisent donc au caractère documentaire, et trop peu interprétées pour être crédibles. En résumé, un film plein de bonne volonté, qui se veut émouvant et didactique, mais qui manque sa cible.