Tableau noir

Affiche Tableau noir
Réalisé par Yves Yersin
Pays de production Suisse
Année 2013
Durée
Genre Documentaire
Distributeur filmcoopi
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 6 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 691

Critique

Le nom de l’endroit, quelque part dans le Jura neuchâtelois, est à peine prononcé. C’est l’automne, les enfants aménagent la salle de classe. L’école compte une dizaine d’élèves. Ils sont d’âges divers, de 6 à 11 ans. Les uns connaissent bien les lieux; d’autres, plus jeunes, sont très intimidés. Les grands aident les petits. On n’entend d’abord que la voix de l’homme qui  anime, tout en douceur, ce joli monde; son image apparaît ensuite, il s’appelle Gilbert Hirschi. Une jeune enseignante vient en appui de temps en temps.
Il n’y a pas de commentaires, pas d’interviewes. Annoncé comme documentaire, Tableau noir est plutôt une occasion donnée au public d’entrer dans une école comme  on n’en fait plus, de se faire discret et d’observer en silence. «Je n’avais pas l’intention de procéder à l’évocation nostalgique d’un passé révolu. Ma démarche se voulait ancrée dans le présent (…). L’objet de mon propos était la transmission du savoir. En évoquant une réalité complexe et sensible, je souhaitais offrir au spectateur le loisir de s’abandonner à son empathie pour les protagonistes et développer son propre jugement.»
Dans l’école de Derrière-Pertuis, les mois s’écoulent doucement et les enfants vont d’expérience en expérience, suivant l’ordre de la campagne et des saisons. L’instituteur devient tour à tour chimiste, musicien, grammairien, mathématicien; et quelque peu magicien aussi car son enseignement englobe tous les degrés primaires. La patience d’un côté, la confiance de l’autre forment un couple idéal; c’est l’école dont on rêve, à la hauteur de chaque enfant. Si passionnantS sont les cours que personne n’est dérangé par la caméra: elle semble avoir disparu au profit d’une spontanéité presque totale.
Se pose alors la question de ce type de classe. Elles sont aujourd’hui, presque partout, remplacées par des groupements scolaires qui catégorisent les enfants selon leur âge, qui imposent aussi des programmes plus artificiels parce que détachés du contexte de la campagne. Yersin le dit, il refuse la nostalgie. Il est pourtant difficile d’y échapper dès lors qu’un deuxième sujet se greffe au premier: cette petite école est soumise à un référendum, fermera, fermera pas? La marche du progrès est parfois écrasante. Les images du réalisateur donnent la mesure de ce qu’il en coûte.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 15
Nadia Roch 17