Left Foot Right Foot

Affiche Left Foot Right Foot
Réalisé par Germinal Roaux
Pays de production Suisse
Année 2013
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur filmcoopi
Acteurs Nahuel Perez Biscayart, Agathe Schlencker, Dimitri Stapfer, Mathilde Bisson, Stanislas Merhar
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 689

Critique

Jeune fille effacée à peine sortie de l’adolescence, Marie (Agathe Schlencker), 18 ans, est attirée comme un papillon de nuit par le luxe et les paillettes. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Olivier (Stanislas Merhar), riche patron de boîte de nuit qui, à 45 ans, va la séduire. Marie découvre alors qu’elle peut profiter d’un argent facile, mais ne se rend pas compte où elle met les pieds. A son copain Vincent (Nahuel Perez Biscayart), jeune skateur fauché de 21 ans, elle ne dira rien. Elle se mettra même à lui mentir, entraînant dans ce piège Mika (Dimitri Stapfer), le frère autiste et muet de Vincent.
A travers l’histoire de ce jeune couple, c’est aussi celle d’une époque, évoquée en filigrane. Marie est attirée par l’argent, par les bienfaits illusoires de la société de consommation. Vincent et elle ont de la peine à trouver du travail – ils sont sans formation - , ils vivent au jour le jour, se débrouillent, accrochés l’un à l’autre et ballottés par les événements. Marie ne manifeste guère de discernement dans les choix de vie qu’elle fait (la prostitution, pour elle, relève de la banalité). Prendra-t-elle finalement conscience des erreurs commises? La fin du film reste ouverte.
Trop ouverte peut-être. Si le réalisateur évoque avec sensibilité la recherche d’identité de ses personnages, il semble aussi les abandonner en fin du parcours. On aurait souhaité déceler son point de vue. Tableau social parfois un peu glauque en même temps qu’approche nuancée des individus, Left Foot Right Foot reste pourtant un film intéressant à plus d’un titre. Le personnage de Vincent, qui «rame» pour trouver du boulot tout en s’occupant de son frère autiste, se trouve au centre de toute une agitation sociale (courses de skate, boîtes de nuit où l’on s’éclate, où l’on se biture, avec une musique rock envahissante). Au centre de ce monde désordonné, c’est encore lui qui, même avec son tempérament colérique, pourrait être porteur d’une petite lueur d’espoir.
Peinture du difficile passage à l’âge adulte, le film de Germinal Rouaux est ambitieux, abordant de multiples questions, en particulier celle de l’autisme et de l’intégration des handicapés, sujets auxquels le cinéaste a déjà consacré plusieurs documentaires. On reconnaîtra chez lui la patte d’un bon réalisateur (excellente direction d’acteurs, sens du récit, ellipses, raccourcis judicieux). Quelques longueurs, quelques séquences – poétiques? – superflues à signaler tout de même.
Le film a été tourné à Lausanne, en noir et blanc: «L’adolescence, dit le cinéaste, c’est l’âge des contrastes s’il en est, où tout est noir ou blanc. Et le noir et blanc a justement cette capacité à montrer l’intime tout en nous tenant un peu à distance de la réalité perçue. Il gomme l’anecdote au profit de l’universel, et permet de saisir l’essence des images  sans qu’elles nous absorbent totalement». On ne peut que lui donner raison: à la fois comédie dramatique et documentaire social, Jeune fille effacée à peine sortie de l’adolescence, Marie (Agathe Schlencker), 18 ans, est attirée comme un papillon de nuit par le luxe et les paillettes. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Olivier (Stanislas Merhar), riche patron de boîte de nuit qui, à 45 ans, va la séduire. Marie découvre alors qu’elle peut profiter d’un argent facile, mais ne se rend pas compte où elle met les pieds. A son copain Vincent (Nahuel Perez Biscayart), jeune skateur fauché de 21 ans, elle ne dira rien. Elle se mettra même à lui mentir, entraînant dans ce piège Mika (Dimitri Stapfer), le frère autiste et muet de Vincent.
A travers l’histoire de ce jeune couple, c’est aussi celle d’une époque, évoquée en filigrane. Marie est attirée par l’argent, par les bienfaits illusoires de la société de consommation. Vincent et elle ont de la peine à trouver du travail – ils sont sans formation - , ils vivent au jour le jour, se débrouillent, accrochés l’un à l’autre et ballottés par les événements. Marie ne manifeste guère de discernement dans les choix de vie qu’elle fait (la prostitution, pour elle, relève de la banalité). Prendra-t-elle finalement conscience des erreurs commises? La fin du film reste ouverte.
Trop ouverte peut-être. Si le réalisateur évoque avec sensibilité la recherche d’identité de ses personnages, il semble aussi les abandonner en fin du parcours. On aurait souhaité déceler son point de vue. Tableau social parfois un peu glauque en même temps qu’approche nuancée des individus, Left Foot Right Foot reste pourtant un film intéressant à plus d’un titre. Le personnage de Vincent, qui «rame» pour trouver du boulot tout en s’occupant de son frère autiste, se trouve au centre de toute une agitation sociale (courses de skate, boîtes de nuit où l’on s’éclate, où l’on se biture, avec une musique rock envahissante). Au centre de ce monde désordonné, c’est encore lui qui, même avec son tempérament colérique, pourrait être porteur d’une petite lueur d’espoir.
Peinture du difficile passage à l’âge adulte, le film de Germinal Rouaux est ambitieux, abordant de multiples questions, en particulier celle de l’autisme et de l’intégration des handicapés, sujets auxquels le cinéaste a déjà consacré plusieurs documentaires. On reconnaîtra chez lui la patte d’un bon réalisateur (excellente direction d’acteurs, sens du récit, ellipses, raccourcis judicieux). Quelques longueurs, quelques séquences – poétiques? – superflues à signaler tout de même.
Le film a été tourné à Lausanne, en noir et blanc: «L’adolescence, dit le cinéaste, c’est l’âge des contrastes s’il en est, où tout est noir ou blanc. Et le noir et blanc a justement cette capacité à montrer l’intime tout en nous tenant un peu à distance de la réalité perçue. Il gomme l’anecdote au profit de l’universel, et permet de saisir l’essence des images  sans qu’elles nous absorbent totalement». On ne peut que lui donner raison: à la fois comédie dramatique et documentaire social, Left Foot Right Foot  pose, sans avoir trop l’air d’y toucher, des questions essentielles.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Daniel Grivel 13
Georges Blanc 16