Omar

Aujourd'hui, en Cisjordanie. Omar (AdamBakri), jeune boulanger, gravit tous les jours le fameux mur grâce à une corde à noeuds, pour rencontrer sa dulcinée Nadia(Leem Lubany) et deux amis d'enfance, Tarek (Eyad Hourani) et Amjad (Samer Bisharat). En proie aux vexations et aux brimades des gardes-frontières israéliens, les trois garçons décident de former leur propre cellule de résistance, s'entraînant au tir et au maintien du secret. Les jours passent; la chaste idylle entre Omar et Nadia fleurit au gré d'échanges de poèmes; le jour de l'opération armée arrive.

Un poste est attaqué, un militaire est tué - mais Omar est capturé et emprisonné, mis au secret et torturé, en vain. Un agent israélien, Rami (Waleed Zuaiter), mise sur les sentiments amoureux du jeune homme pour l'inciter à livrer celui qui a tué le soldat et le libère sous condition. Cette relaxe rapide suscite la méfiance palestinienne et développe une certaine paranoïa.

On ne va pas reprocher au cinéma palestinien de se complaire dans la description de situations kafkaïennes et d'imaginer des personnages acculés dans des impasses: c'est une réalité quotidienne. L'évocation en est faite sans trop de manichéisme, mais le spectateur est oppressé par l'étau qui lentement se referme sur un Omar qui n'en demandait pas tant: comment peut-il rester loyal à ses amis, à Nadia, à sa cause?

Hany Abu-Assad, déjà plusieurs fois récompensé en 2005 (Paradise now, notamment prix du Meilleur film à la Berlinale), a obtenu avec Omar le Prix du jury d'Un certain regard à Cannes cette année. C'est mérité, car le film est d'une qualité indéniable et les acteurs sont excellents.