Tant qu’il pleut en Amérique…

Affiche Tant qu’il pleut en Amérique…
Réalisé par Frédéric Baillif
Pays de production Suisse
Année 2013
Durée
Genre
Distributeur jmhdistributions
Acteurs Bruktawit Tibagu, Muday Mitik, Sammy Mohammed Abdella, Pro. Mesfin, Mimi:Xiomar Ruiz
N° cinéfeuilles 686

Critique

Tant qu'il pleut en Amérique est construit autour d’une douzaine d’intervenants: on rencontre Bruckty, une jeune femme qui anime des marionnettes et s’occupe d’enfants, et Muday qui, elle, se bat quotidiennement pour leur offrir un avenir. Il y a aussi Mimi, une jeune Ethiopienne qui a vécu toute son enfance à Cuba (on se rappelle les relations politiques étroites de Mengistu avec Castro dans les années 80) et qui revient voir sa mère à Addis-Abeba. On découvre Samy, un autre exilé de retour des États-Unis qui gère des ateliers de tissage et s’occupe de commerce équitable, et le Professeur Mesfin, un dissident mis en résidence surveillée par le régime actuel, mais qui ne renonce pas à s’exprimer… Et beaucoup d’autres Ethiopiens encore, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, tous généreux.

Au cours de son périple, le cinéaste s’arrêtera à Addis-Abeba, mais sillonnera aussi tout le pays, d’est en ouest. Le film est fait d’une série de rencontres inattendues et originales, drôles ou émouvantes. Les images évoquent l’aide d’urgence, la dépendance alimentaire, la mondialisation, la cohabitation entre chrétiens et musulmans, le rôle des ONG, la culture d’un pays qui mêle coutumes et rites africains et arabes… Une voix «off», celle de l’acteur Carlos Leal, accompagne les différentes séquences: sous la forme d’un carnet personnel de voyage, Frédéric Baillif livre ses impressions et exprime son engagement.

On relèvera la qualité des images, la diversité et la beauté des paysages (montagnes et déserts, hauts plateaux et terres sèches, décors urbains), l’excellence de la musique (funk et jazz éthiopiens des années 60/70, influences cubaines (années 80), arabes ou africaines), une musique parfois un peu hybride, mais en parfaite harmonie avec l’intelligence du propos.

Depuis la chute du communisme, en 1990, l’Ethiopie est en pleine mutation, et la Corne de l’Afrique – le cinéaste le rappelle – reste une zone des plus instables. Le film ouvre quelques pistes de réflexion pertinentes, et si la situation du pays, telle qu’elle nous est présentée, n’est pas toujours rassurante, un proverbe éthiopien affirme pourtant que «tant qu’il pleut en Amérique, il n’y a pas de souci à se faire»…



Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 17
Anne-Béatrice Schwab 16
Philippe Thonney 15