Critique
Dans le Japon des XIVe et XVe siècles, couvert d'immenses forêts peuplées de dieux et de déesses, le prince Ashitaka est frappé d'une malédiction. Il part à la recherche du maître des dieux, le dieu Cerf, dans l'espoir d'être guéri. Il ne tarde pas à rencontrer une étrange jeune fille accompagnée de loups, appelée San et surnommée la princesse Mononoké, ce qui veut dire princesse des esprits.
Ce film d'animation (parler de dessin animé pour un film aussi élaboré serait irrévérencieux) bénéficie d'un très beau dessin restituant une époque baignant dans le mystère, où les populations vivent avec les forces surnaturelles de la forêt, à la fois alliées et redoutables. La cohabitation entre l'Homme et la Nature en est le grand thème, thème moderne bien sûr, mais sous-jacent aussi aux croyances et aux légendes anciennes du Japon.
S'il y a bien un dénouement de l'histoire, celui-ci ne délivre pas comme par enchantement La Solution qui réconcilierait l'Homme et la Nature, comme un dessin animé américain n'aurait pas manqué de le faire.
PRINCESSE MONONOKE est un film de qualité pour enfants et adultes, plus proche par exemple de KIRIKOU, sur le plan de la qualité formelle et scénaristique, que des Disney lénifiants qui américanisent les cultures africaines ou asiatiques (LE ROI LION, MULAN) pour en faire des produits de consommation. Il s'agit ici d'une véritable découverte d'une partie de la culture japonaise.
Seul regret: la longueur du film, 2 h 15; ce qui, pour une fois, nous fera dire le plus grand bien des entractes si vous y emmenez vos enfants.
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