Thorberg

Affiche Thorberg
Réalisé par Dieter Fahrer
Pays de production Suisse
Année 2012
Durée
Genre Documentaire
Distributeur looknow
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 677

Critique

Cent-huitante délinquants issus de quarante pays différents sont détenus dans la prison hautement sécurisée du Thorberg dans le canton de Berne. Ce ne sont pas vraiment des enfants de chœur ou des dealers à la petite semaine: ils ont écopé de lourdes peines pour avoir commis des délits tels que meurtres ou vols à main armée.
Patiemment, sur une période de trois ans, Dieter Fahrer a gagné la confiance de sept d’entre eux, les a suivis jour après jour dans leur environnement carcéral et recueilli leur témoignage. Il le fait sans complaisance ni parti-pris. Il donne peu à peu un visage et une humanité à ces hommes mis à l’écart de la société. Il les filme parfois prostrés dans leur cellule ou devant leur télévision ou une console de jeux à la main, faisant des pompes pour garder la forme et se sculpter une impressionnante carrure de… dur! Certains sont venus en Suisse la tête pleine de rêves, fuyant la misère ou la guerre. On sent chez eux une violence à fleur de peau, qu’ils essaient de réprimer mais qui parfois éclate. C’est alors l’isolement pour celui qui a pété les plombs, pendant des jours ou des mois.
L’un d’eux, à la carrure de caïd, déclare haut et fort que «Dieu a créé l’homme pour le servir et la femme pour servir l’homme. L’homme, c’est le chef, un point c’est tout». Comment s’adaptera-t-il à notre culture helvétique une fois sorti de prison? Certains ont presque fini de tirer leur peine. Que deviendront-ils à leur sortie, sans formation et avec un lourd passé criminel? Les a-t-on préparés à réintégrer véritablement la société? Non, estime l’un d’entre eux. Ils ont bien été occupés dans des ateliers, ils ont pu suivre des thérapies de groupe ou même particulières, mais il y a si longtemps qu’ils n’ont plus été en contact avec le monde au-delà des collines verdoyantes qu’ils aperçoivent de leurs cellules.
Comment protéger la société sans nuire au délinquant? Dieter Fahrer pose ces questions à travers son documentaire mais n’y répond pas. Par de longs travellings dans les immenses corridors de la prison et des plans fixes interminables, il nous fait littéralement ressentir ce qu’est l’enfermement et le temps qui passe à une lenteur insupportable, à devenir fou. Parfois, certains prisonniers y perdent la raison.

Appréciations

Nom Notes
14