Flight

Auteur de plusieurs films commerciaux à succès (FORREST GUMP, RETOUR VERS LE FUTUR, SEUL AU MONDE), Robert Zemeckis a fait un petit détour par l’animation (LE PÔLE EXPRESS) avant de s’adonner à quelques prouesses technologiques (LE DRÔLE DE NOËL DE SCROOGE). Avec FLIGHT, il revient à la fiction. Partant d’un fait réel - un pilote de ligne canadien était parvenu, en 2001, à poser son appareil en difficulté, avec 300 personnes à bord -, le cinéaste mêle action et mélodrame, réflexion sur la responsabilité individuelle et considérations religieuses.

Pilote de ligne chevronné, Whip Whitaker (Denzel Washington) réussit - grâce à une manœuvre de génie et à beaucoup de sang-froid - à atterrir en catastrophe avec son appareil. Seuls six passagers perdront la vie (sur 102). D’abord érigé en héros national, Whip devra faire face aux allégations d’un journaliste qui révélera chez lui un passé d’alcoolique et de toxicomane. Que s’est-il vraiment passé à bord du vol 227? Où se situent les responsabilités? Doit-on parler de panne technique ou de faute professionnelle? Dieu n’est-il pas aussi intervenu dans ce crash? Les questions se posent, la presse s’empare de l’affaire, on fouille l’envers du décor… FLIGHT brasse beaucoup d’air, mais c’est un peu tout. D’autres personnages vont intervenir: Harling Mays (John Goodman), vieux journaliste hippie et dealer; Nicole (Kelly Reilly), amie toxico bien décidée à en finir avec la drogue, et qui souhaiterait que Whip en fasse autant; Hugh (Don Cheadle), l’avocat de Whip; et plusieurs membres de la famille du pilote.

Dans cette longue descente aux enfers d’un homme, Denzel Washington campe un personnage complexe, sensible et agaçant: sa performance est excellente - voir la scène finale du tribunal - et permet au film d’éviter tout glissement du côté du simple divertissement. Mais cela ne suffit pas: FLIGHT abuse de la digression et garde un côté «mélodrame moralisateur» (sur arrière-fond religieux) qui finit par lasser. Un film intéressant, sans plus.