Dernier Rempart (Le)

Réalisateur éclectique (comédie, film d’horreur, thriller, fantastique, western, il a tout fait!), le cinéaste sud-coréen Kim Jee-woon n’est pas un inconnu. Tournant pour la première fois aux Etats-Unis, on pouvait craindre qu’il ne soit phagocyté par le système hollywoodien. La réponse est plutôt encourageante: mis à part les contraintes habituelles imposées par tout thriller d’action - cascades, poursuites spectaculaires, bagarres sanglantes et fusillades à gogo -, LE DERNIER REMPART ménage par-ci par-là quelques séquences originales et réussit à prendre ses distances, en recourant parfois à un humour teinté d’autodérision.

L’histoire est simple. Après une opération policière ratée, Ray Owens (Arnold Schwarzenegger) a quitté la brigade des stupéfiants de Los Angeles. Il est maintenant shérif d’une petite ville, Sommerton Junction, près de la frontière mexicaine. Lorsqu’un célèbre baron de la drogue, Gabriel Cortez (Eduardo Noriega), réussit à s’évader, il se trouvera confronté à une bande de mercenaires super bien équipés et dirigés par le truand Burrell (Peter Stormare) qui cherchent à faire passer leur «boss» au Mexique. Bien secondé par ses adjoints, ses amis et John Bannister (Forest Whitaker), chef du FBI, le shérif Owens fera héroïquement face. Tout est prêt pour le bouquet final!

Arnold Schwarzenegger, icône du cinéma d’action made in USA, est de retour sur l’écran. Il semble que la politique - il fut gouverneur de la Californie - lui ait convenu. Ou alors est-ce l’âge venant? Schwarzie retrouve dans ce rôle de shérif moderne le statut d’un héros, tout en incarnant - c’est nouveau - un personnage au passé douloureux, marqué par le temps. Embarqué contre son gré dans une sanglante aventure, il laisse même apparaître - très incidemment il est vrai - quelques signes d’un désenchantement tout «eastwoodien».

Les autres comédiens ne sont pas en reste. Forest Whitaker campe un chef du FBI crédible, tandis que Peter Stormare joue la parfaite crapule (Burrell). L’action est bien rythmée, la musique soutenant fortement la dynamique du film. La parodie (du western, du thriller) montre le bout de l’oreille et certaines répliques font mouche (le secret bancaire suisse en prend pour son rhume…) On regrettera la violence de certains affrontements, mais, moyennant une lecture au second degré, il ne sera pas interdit de prendre plaisir à ce DERNIER REMPART…

Note: 12