Chronique d'une mort oubliée

Affiche Chronique d'une mort oubliée
Réalisé par Pierre Morath
Pays de production
Année 2012
Durée
Genre Documentaire
Distributeur inconnu
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 666

Critique

Mort oubliée ou ignorée? Toujours est-il que, voilà quelques années, dans un des studios d’un grand immeuble locatif de la route des Acacias, à Genève, la police procédait à une levée de corps insolite, celle de la dépouille squelettique d’un homme, Michel Christen, 53 ans. Il s’avère que le décès est survenu deux ans et demi auparavant. Alerté par une proche du défunt, un journaliste de la Tribune s’est livré à une enquête approfondie et minutieuse, procédant à l’anamnèse de ce tragique fait divers. Interviews, extraits de films familiaux en super 8, rencontre avec l’auteur d’un rapport commandé par le gouvernement en vue de faire la lumière sur un enchaînement de dysfonctionnements donnent de la chair à la chronique.

Michel Christen était ramoneur et bon vivant, marié et père d’une fille. Tout allait bien, jusqu’au jour où, tombé d’un toit, il se retrouve partiellement invalide. A partir de là, tout se déglingue. Alcoolique, il devient client de diverses institutions sociales et fréquente le CARE, centre d’accueil de Caritas, puis semble couper les ponts, ne répondant plus à des convocations à l’hôpital, désertant ses bistrots habituels, s’enfermant dans son studio. Meurt-il volontairement ou de son état de santé misérable? On l’ignore. Quoi qu’il en soit, la disparition n’inquiète ni voisins ni copains, ni les services sociaux ni la poste ni la régie immobilière. Personne ne se soucie de la fenêtre éclairée en permanence par le téléviseur, ni de l’obscurité constante suite à la coupure de l’électricité par les services industriels.

Deux ans et demi d’ignorance et d’oubli! Comment est-ce possible? On peut incriminer l’individualisme et le manque de vigilance, on peut déplorer l’étanchéité des cloisons entre institutions jalouses de leur pré carré. Et on ne peut que souscrire aux propos du rapporteur mandaté par le Conseil d’Etat: sur le plan des prestations, le filet social a des mailles bien serrées, mais à l’échelon des relations humaines les trous sont énormes. Le souvenir d’une parabole évangélique surgit: c’est le Samaritain qui a été le prochain du blessé, parce qu’il est le seul à s’être approché de lui...

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 13