Journal de France

Affiche Journal de France
Réalisé par Raymond Depardon, Claudine Nougaret
Pays de production France
Année 2012
Durée
Musique Alexandre Desplat, Patti Smith, Gilbert Bécaud, Gloria Lasso, Alain Baschung
Genre Documentaire
Distributeur frenetic
Acteurs Raymond Depardon, Claudine Nougaret
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 661
Bande annonce (Allociné)

Critique

Raymond Depardon a connu les temps glorieux du photojournalisme et du grand reportage. Il a surtout été en permanence «poussé par sa curiosité», comme le dit Claudine Nougaret, ingénieur du son, sa collaboratrice depuis vingt-cinq ans. Ce film qu’ils se consacrent, en toute simplicité, est construit sur deux axes. La mémoire, d’abord, celle de tant d’images prises au cœur de l’actualité, des événements du monde, des préoccupations des citoyens… L’autre axe est celui du journal de bord, plutôt ténu, d’un photographe à la recherche d’images dans son propre pays, ce territoire qu’il dit connaître moins bien que celui de Djibouti.

Les images de mémoires se trouvaient à la cave, ce sont des bouts, des restes, des chutes de film que Depardon voulait ressortir de leurs boîtes. Les autres sont prises aujourd’hui dans la France profonde que l’on découvre sans surprises à des lieues de Paris. Ces voyages dans le temps et dans la campagne française s’entremêlent par la grâce du montage. Ils dessinent en filigrane le portrait du célèbre photographe et sa passion intacte. Le premier rappelle surtout les sujets négligés par les rédactions, les situations difficiles comme celle de l’après-Printemps de Prague, par exemple, comme celle de la guerre du Biafra. Autrement dit, l’engagement du photographe de presse à une époque où lui seul ramenait des images qu’il fallait encore faire surgir dans le révélateur, au laboratoire.

Les temps changent et aujourd’hui Raymond Depardon photographie la France à la chambre, ce gros appareil qui ne réalise qu’une prise de vue à la fois. Aux antipodes du téléphone mobile, qu’on ne le voit d’ailleurs jamais utiliser, il donne un répit à l’urgence dont il s’est nourri. On le voit prendre le temps de regarder avant de poser son appareil, de réfléchir à l’image qu’il veut faire. Belle leçon de photographie! Et joli rappel d’une longue carrière, habitée par le goût de la liberté et le besoin de témoigner.

Note: 12

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 15