Repenti (Le)

Affiche Repenti (Le)
Réalisé par Merzak Allouache
Pays de production Algérie, France
Année 2012
Durée
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Nabil Asli, Adila Bendimered, Khaled Benaissa
N° cinéfeuilles 659
Bande annonce (Allociné)

Critique

Algérie, région des hauts plateaux. Alors que des groupes d’irréductibles islamistes continuent à semer la terreur, Rachid, un jeune jihadiste, quitte la montagne et regagne son village. Selon la loi de «pardon et de concorde nationale», il doit se rendre à la police et restituer son arme. Il bénéficie alors d’une amnistie et devient «repenti». Mais cette loi ne peut effacer les crimes qui ont été commis à cette époque et dont l’un, particulièrement odieux, est évoqué.

«Peut-on avoir vécu l’horreur comme celle qui a déferlé sur ce pays et soudain ne plus y penser? Le pardon, la rancune, la vengeance ou l’oubli peuvent-ils être décrétés, alors que rien n’est réglé?» C’est contre cette loi que s’insurge le réalisateur, algérien lui-même. Et il manifeste dans ce film de colère, tourné dans la rage, film brûlant et violent qui laisse un goût amer, celui d’une réalité masquée. En voulant poser des questions sur l’amnésie qui a frappé l’Algérie après des années de violence extrême, Allouache a mis le doigt sur une question que le discours officiel préfère qu’on oublie. Le ministère de la Culture algérien lui a d’ailleurs refusé une aide d’ordinaire accordée aux cinéastes.

Voilà une œuvre où le silence, les non-dits et le suspense entretiennent un obsédant climat, gage d’un scénario particulièrement bien ficelé.

Georges Blanc