Réalisé par | Moussa Touré |
Pays de production | Sénégal, France, Allemagne |
Année | 2012 |
Durée | |
Musique | Prince Ibrahima Ndour |
Genre | Drame |
Distributeur | Moa Distribution |
Acteurs | Souleymane Seye Ndiaye, Malamine Drame, Laïty Fall, Balla Diarra, Salif Jean Diallo |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 669 |
Habituellement, la sombre traversée des émigrés africains n’est qu’affaire de chiffres, d’hommes perdus en mer ou échoués et récupérés par les garde-côtes espagnols ou la Croix-Rouge locale. D’où la volonté du réalisateur sénégalais de faire vivre ladite aventure, qui trop souvent ne se termine que par la mort de ceux qui rêvaient d’un monde meilleur où ils trouveraient travail et égalité des chances, en un mot un avenir. D’Europe, le cynisme paraît mener la danse, l’argent les risques insensés, mais est-ce si simple? Comment une jeune femme seule s’intégrera-t-elle au sein de ce groupe d’exilés qu’elle a rejoint clandestinement? Comment est recruté le capitaine d’une telle embarcation? Les émigrés s’entendront-ils malgré leurs différences de langue et de religion et de motivation au départ? Supporteront-ils la promiscuité que suppose un tel périple?
Après un début à terre où l’on côtoie le capitaine peu désireux de s’aventurer, Moussa Touré fait partager les moments calmes où l’espoir luit comme ceux où la tempête lessive les êtres et balaie leurs attentes tout autant que la frêle embarcation. C’est pour cela qu’il scrute au plus près ses acteurs (plus ou moins convaincants mis à part Souleymane Seye Ndiaye) embarqués vers un destin incertain et dont la peur défigure bien souvent les visages. C’est une sorte de récit de Conrad à l’africaine qui donne chair à une triste réalité qu’il sera désormais impossible d’ignorer.
Serge Molla
En 2011, selon le HCR, plus de 1’500 immigrés ont disparu en mer. Pourtant, les clandestins africains continuent à rêver d’Europe. Un pêcheur sénégalais se retrouve ainsi contraint de conduire une pirogue pleine d’une trentaine d’immigrés de Dakar aux Canaries, îles espagnoles.
Là où on attendait un documentaire ou un pamphlet sociologique, Moussa Touré répond par une épopée. A la fois drame social et film de survie, LA PIROGUE est l’odyssée miniature et tragique de personnes prêtes à tout risquer pour sortir de leur condition. Ils sont jeunes, vieux, animistes, musulmans, sénégalais, guinéens, peuls, ils n’ont en commun que la misère. Les aléas de l’expédition vont peu à peu révéler les personnalités de chacun. Les aspirations et les rêves des uns et des autres solidarisent provisoirement le groupe. Mais dès que, se profilent les ennuis, les alliances se fissurent.
Si le réalisateur se concentre avant tout sur ses personnages, sans chercher à appuyer son propos par un dialogue édifiant ou une dramatisation excessive, il conduit son récit avec un art consommé de la mise en scène. Unité de lieu, d’action, de temps, son film ressemble à un huis clos en plein air et en mouvement.
Evitant les écueils du film à thèse, Moussa Touré nous livre non seulement une réalisation qui oscille sans cesse du drame psychologique au thriller maritime mais avant tout un récit humain, épique et intimiste, dédié à la mémoire de ceux et celles qui rêvent d’un monde meilleur.
Georges Blanc
Georges Blanc
Nom | Notes |
---|---|
Georges Blanc | 15 |
Daniel Grivel | 15 |
Serge Molla | 14 |
Nadia Roch | 16 |
Anne-Béatrice Schwab | 16 |