Ulysse, souviens-toi!

Affiche Ulysse, souviens-toi!
Réalisé par Guy Maddin
Pays de production Canada
Année 2011
Durée
Musique Jason Staczek
Genre Fantastique, Drame, Thriller
Distributeur Ed Distribution
Acteurs Udo Kier, Kevin McDonald, Jason Patric, Isabella Rossellini, Tattiawna Jones
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 659
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le dernier long métrage du cinéaste canadien Guy Maddin se présente comme un objet étrange, sorte de cauchemar éveillé ou de voyage aux confins de l’inconscient. Un film qui tient du polar en noir et blanc des années 40, du cinéma fantastique (jusqu’à épuisement) et du surréalisme (en veux-tu en voilà). L’intrigue n’a guère d’importance: Ulysse Pick (Jason Patric), personnage pivot de ce grand bal désarticulé d’images assez folles, est à la fois mauvais père, vil mari et gangster cynique. Dans une maison (qui jouera le rôle d’un huis clos nocturne) circulent des malfrats, des femmes dénudées, des membres de la famille, des inconnus, un médecin égaré. Ulysse est à la recherche de son passé, de sa femme Hyacinth (Isabella Rossellini), de son fils mort (ou vivant)…

Le film démarre comme un thriller déjanté, côtoie parfois l’horreur et la violence, et se termine en point d’interrogation. L’intrigue n’a pas d’importance, tout se jouant au niveau de la forme: les images sont très travaillées, les lumières subtiles, la bande-son, très maîtrisée, joue son rôle de soutien ou de contrepoint, le montage est haletant. On regrettera en revanche l’hermétisme du propos (le surréalisme a bon dos!): la coexistence de plusieurs univers temporels, la volonté d’exclure, chez le spectateur, toute tentative de récupération ou d’identification, le parti pris constant de la déconstruction narrative, tout cela désarçonne et finit par ennuyer. On admettra volontiers que l’Ulysse du cinéaste - tout comme celui d’Homère - soit à la recherche de sa Pénélope, personnage au demeurant (on le sait) pas très franc de collier, mais cela ne suffit pas à constituer un véritable fil conducteur et à maintenir l’intérêt d’un film qui vous bouscule et finit par déranger. Mâtiné parfois d’allusions psychanalytiques, ce déluge d’images et de bruits constitue un monde à part, un univers parallèle que seuls sans doute les «fans» du genre fréquenteront avec plaisir.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 10