Critique
Vous mettez dans la marmite Gérard Lauzier et Josiane Balasko, vous y plongez Fanny Ardant et vous faites cuire sur un feu de bois des forêts brésiliennes. Cela donne un étrange ragoût, surtout lorsqu'on saupoudre le tout d'un peu de trafic de drogue et d'un peu de rituel indien. En réalité, il s'agit d'une comédie où l'on rit peu et dont tous les éléments sont prévisibles.
Benjamin (neuf ans) part au Brésil à la recherche de son père devenu veuf et chercheur d'or. Il est accompagné de ses deux grands-mères, deux femmes aussi dissemblables qu'il est possible. C'est là la source des principaux gags, d'autant que notre équipage va se trouver confronté à de nombreuses aventures. Perdus dans la jungle, ils vont être adoptés par une tribu d'indigènes.
Lauzier a passé huit années de sa jeunesse au Brésil dont il a gardé la nostalgie. On ne s'étonne donc pas que le meilleur de ce film «fous-y-tout» soit la peinture de la brousse et le paysage grandiose de l'Orenoque. En revanche, il faut déplorer le racisme larvé - peut-être involontaire - qui conduit le cinéaste à faire rire de cette confrontation des cultures. Ces Indiens Piroas se sont prêtés au jeu, ils ne sont guère conscients d'avoir été l'objet d'une caricature.
Etait-il nécessaire de parsemer cette comédie de violence? Balasko est fidèle à son personnage volontairement vulgaire, quant à Fanny Ardant, qu'est-elle allé faire dans cette pirogue? Un naufrage qu'elle ne méritait pas.
Maurice Terrail
