Colline aux coquelicots (La)

Affiche Colline aux coquelicots (La)
Réalisé par Goro Miyazaki
Pays de production Japon
Année 2011
Durée
Musique Satoshi Takebe
Genre Animation, Drame
Distributeur frenetic
Acteurs Rumi Hiiragi, Yuriko Ishida, Junichi Okada, Masami Nagasawa, Keiko Takeshita
Age légal 7 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 653
Bande annonce (Allociné)

Critique

Yokohama, 1963. Umi, jeune lycéenne, vit dans une vieille maison plantée au sommet d’une colline verdoyante qui surplombe le port de la ville. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer lors de la guerre de Corée, elle hisse deux pavillons de signalisation maritime sur le grand mât du jardin, comme un message adressé à l’horizon. Au lycée quelqu’un a écrit, dans le journal du campus, un article sur cet émouvant signal. Son auteur c’est Shun, un séduisant garçon qu’Umi avait déjà remarqué. Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la restauration du vieux foyer estudiantin - au nom exotique de «Quartier latin»! - jusqu’à la rédaction du journal. Mais leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leurs naissances et semble les lier: la dernière partie du film sera consacrée à un long retour sur le passé familial des deux jeunes gens. Dans un Japon entre tradition et modernité, Umi et Shun vont partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.

LA COLLINE AUX COQUELICOTS est l’œuvre de la famille Miyazaki: le scénario (tiré d’une bande dessinée) a été écrit par le père Hayao (PRINCESSE MONONOKE, LE VOYAGE DE CHIHIRO, KIRIKI LA PETITE SORCIERE) et la réalisation confiée à son fils Goro, dont c’est le second film. Deux générations de créateurs, et au final une œuvre qui tient à peu près la route, qui s’adresse tout autant (ou même plus) aux adultes qu’aux enfants, évoquant par-ci par-là le passé du Japon à travers quelques rappels discrets de l’histoire du pays. Nous sommes en 1963, les J.O. de 1964 se préparent, la démographie est galopante, le relèvement économique du Japon miraculeux.

Les (très beaux) décors sont ainsi chargés d’histoire et de souvenirs. Le premier est celui de la pension familiale, la vieille «villa des coquelicots». C’est là que réside la lycéenne Umi, qui s’occupe par ailleurs des pensionnaires. L’autre lieu clé du récit, c’est le «Quartier latin», bâtisse poussiéreuse qui abrite les activités culturelles du lycée et qui est menacée de destruction. Au-delà de l’intrigue apparaît peu à peu, comme en filigrane, une réflexion sensible sur le passé, sur la nécessité de garder les souvenirs, de conserver la mémoire des lieux. Le réalisateur fait dire à Shun que «détruire l’ancien c’est faire disparaître la mémoire du passé, c’est ignorer le souvenir de ceux qui ont vécu avant nous!»

Rythme agréable, réalisme discret, musique adéquate (chansons japonaises et folklore américain), présence d’une émotion retenue, voilà pour le côté pile du film. Côté face on regrettera que cette entreprise sympathique s’empêtre, dans le dernier tiers du film, dans une recherche complexe des origines des deux adolescents et dans leurs problèmes de paternité. La composante poétique s’émousse et le charme n’opère plus.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13