Critique
Un message laissé sur le combox de son téléphone portable, et la chute de Violeta est vertigineuse. Cette femme, dentiste, et mère de deux enfants, voit brusquement tout basculer. Elle a beau vivre dans un bel appartement à Copacabana, rien n’y fait. «Je ne t’aime plus»: la douleur de cette femme est rendue avec une force peu commune, tant par son corps que par son regard. L’effroi, l’incompréhension, la difficulté soudaine à respirer, la forte envie de pleurer, voire de hurler, le déséquilibre… toute la palette de la souffrance d’un être blessé s’exprime là. Sous prétexte de rejoindre son mari, elle s’en va errer dans Rio jusqu’à l’aube, mais tout réveille sa douleur, l’intensifie, à l’exception peut-être d’une petite fille croisée aux toilettes et de son père, tous deux sans domicile fixe. Une chanson populaire - «Quand tu m’as quittée, tu m’as dit d’être heureuse et de bien me porter» - est à la genèse de ce film sensible.
Bien des femmes (et des hommes) s’identifieront sans peine à Violeta, lorsque brusquement le mot amour ne rime plus avec toujours.
Serge Molla
