Bouton

Affiche Bouton
Réalisé par Res Balzli
Pays de production Suisse
Année 2011
Durée
Genre Documentaire
Distributeur moadistribution
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 632

Critique

«J’aimerais jouer dans un film», demande Johana Bory à son ami Res Balzli. Et, alors qu’il lui explique la longue préparation d’une fiction: «Non, je n’ai pas ce temps-là», dit-elle. Plusieurs mois auparavant, Johana s’était soignée pour un cancer; elle vient de rechuter avec un pronostic très sombre. Face à l’urgence, Res Balzli accepte, lui qui n’est que producteur. Ce sera son premier film (tourné en quinze jours alors que l’actrice est déjà très mal), interrompu un mois avant sa mort.

Johana Bory, actrice ventriloque, se produisait avec sa poupée Bouton. «Je ne voulais pas filmer la chronique d’une souffrance; on l’a déjà vu. Johana entretient une relation intime avec sa marionnette, j’ai préféré les faire dialoguer.» C’est là l’idée forte de ce film qui, pour se vouloir léger dans le meilleur sens du terme, n’en est pas moins douloureux.

Réalisé dans l’urgence, il s’appuie sur peu de matériel, des scènes choisies du quotidien, celles qui expriment la maladie et les réflexions qu’elle provoque. S’y ajoutent les souvenirs de spectacles filmés par le compagnon de l’actrice et les conversations avec Bouton; ce sont les plus beaux moments d’un film sur le déchirement. Au théâtre, Johana Bory est magnifique, on comprend que les enfants l’adorent. En intimité avec Bouton, elle vit une sorte d’exutoire, disant à la fois le sentiment de sa perte et celui que vont ressentir ses proches. Il y a malheureusement aussi de longs moments où la caméra traîne sur l’image sans rien apporter. La mise en scène du Trio NØRN, symbolique pesante, est oiseuse elle aussi.

Il est difficile de discuter les choix d’une œuvre si chargée d’empathie, une œuvre qui, probablement, a soutenu sa protagoniste dans les moments les plus durs de sa vie. On comprend également les difficultés rencontrées par le réalisateur, le manque de temps entre autres. Il n’empêche que Bouton reste au cœur par ce qu’il affirme de souffrances subies par tant de personnes que la maladie condamne. Et par ce qu’il dit de Johana elle-même: une personnalité lumineuse, dont la mort a cruellement privé sa tendre amie, la poupée Bouton.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 14
Antoine Rochat 12