Mystères de Lisbonne

Affiche Mystères de Lisbonne
Réalisé par Raoul Ruiz
Pays de production Portugal, France, Brésil
Année 2010
Durée
Musique Jorge Arriagada
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Adriano Luz, Clotilde Hesme, Maria Joao Bastos, Ricardo Pereira, José Afonso Pimentel
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 631
Bande annonce (Allociné)

Critique

Amour, gloire et beauté dans le Lisbonne de la fin du XVIIIe siècle. Le magicien Ruiz parvient à réaliser un divertissement total, fait d’inventions et de raffinements, porté par une distribution éblouissante.

Après Manuel de Oliveira qui, en 1978, avait magistralement adapté pour la télévision portugaise le plus célèbre ouvrage de Camilo Castelo Branco, AMOR DE PERDIÇAO, l’alchimiste Raoul Ruiz relève le défi et propose l’adaptation des Mystères de Lisbonne du même Castelo Branco, dans une version de 4 h 26 (six fois une heure pour le petit écran). Il ne fait aucun doute que le réalisateur chilien est passé maître dans l’art d’adapter de grands classiques de la littérature. Il suffit de se remémorer son travail sur Jean Giono (Les Ames fortes), Shakespeare (Richard III) et surtout Marcel Proust (Le temps retrouvé), gageure à laquelle même Losey et Visconti avaient renoncé.

Pour réussir cette entreprise titanesque, Ruiz a été épaulé par le scénariste Carlos Saboga qui, habitué à travailler pour la télévision, est parvenu à reconstruire cet ouvrage feuilletonesque, composé de trois volumes et largement inspiré des Mystères de Paris d’Eugène Sue. C’est aussi grâce à son vieux complice le producteur Paulo Branco que Ruiz a pu réussir le tour de force d’élaborer cet énorme ensemble: 4 h 26 d’aventures, d’intrigues amoureuses contrariées, de vengeances sanglantes, de révélations, de coïncidences, de passions entre lesquels le cinéaste nous guide - et se plaît parfois à nous perdre. Glissant comme à son habitude du réel à l’imaginaire, du passé au présent, avec un brio sans égal, Ruiz atteint d’emblée à une maîtrise et une créativité visuelle telles qu’on voudrait ne jamais quitter cette tour de Babel étourdissante.

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