AO, le dernier Neandertal

Pas besoin d’apprendre le néandertalien - les acteurs engoncés dans leurs fourrures hurlent plus qu’ils ne parlent - pour suivre cette élucubration pseudo-historico-aventurière: deux voix «off» se chargent, de temps en temps, de quelques commentaires, ou plutôt de résumer l’essentiel des échanges frustres entre Ao, un Néandertalien en recherche de paternité - il trouvera sa Néandertalienne, ou peu s’en faut - et un entourage d’hommes des cavernes qui tentent de nous faire croire qu’ils vivent dans le paléolithique moyen. Ao et sa compagne traverseront toute l’Europe, avec un rejeton à nourrir, et tous deux finiront sur la Côte d’Azur, bronzés et perchés sur les calanques des premiers Clubs Méditerranée (?) de l’époque.

De violentes bagarres impliquant d’autres hommes des cavernes alternent avec quelques considérations débiles sur la vie et la nature… Il faut vraiment se cramponner pour ne pas pouffer de rire. Ou alors le réalisateur a-t-il voulu faire dans le grotesque? Ce récit (?) qui se situe il y a 30’000 ans, à l’époque où ont disparu les Néandertaliens, tenait de toute façon de la gageure cinématographique. Et les distributeurs ne se sont pas rués sur cette production, qui date de 2008. Pauvres acteurs (inconnus d’ailleurs) et pauvre public: seuls quelques beaux paysages de notre continent, filmés en écran large, réussissent à tirer furtivement le spectateur d’une torpeur tenace (malgré les éructations permanentes de ses lointains ancêtres!) Consternant.