Videocracy

Affiche Videocracy
Réalisé par Erik Gandini
Pays de production Suède
Année 2009
Durée
Musique Johan Söderberg
Genre Documentaire
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 619
Bande annonce (Allociné)

Critique

Où se trouve la grande Italie de l’art, celle des Michel-Ange, des Léonard de Vinci, des Titien? Peut-elle être ce pays noyé par la «culture-télé», comme l’appelle l’essayiste catholique Jean-Claude Guillebaud? L’idée suggérée par le titre de ce documentaire est démontrée au fil des images. L’image? Celle qu’on donne de soi, qui doit être reconnue de tous. Pour cela, il faut être riche et gagner au grand jeu du pouvoir par l’argent. C’est en substances le message du magnat de télévision et président du Conseil italien Silvio Berlusconi.

Erik Gandini montre comment ce marchand de divertissement a conditionné ses chaînes à coup de jeux et de spectacles dans lesquels les femmes sont toutes belles et sans cerveau, très dévêtues, accrochées au cou d’un quelconque milliardaire. Tout cela pour façonner l’esprit du bon peuple, avide à mendier une étincelle de ce pouvoir.

Ainsi voit-on un jeune Italien qui cherche en vain à triompher à une audition. Fil conducteur du film, il représente l’homme de la rue. Entre ses témoignages, Berlusconi montre son sourire éclatant en compagnie d’une jet-set qui se dore au bord de sa piscine, Tony Blair compris, tandis qu’un des importants agents de TV tresse des couronnes à Mussolini. Selon Gandini, 80% des Italiens sont informés d’abord par cette télévision-là! Un lavage de cerveau en quelque sorte. Effrayant, répugnant, mais à voir en guise d’antidote…

Le film, lui, est interdit sur les chaînes italiennes.

Note: 15

Geneviève Praplan