Bruit des glaçons (Le)

Affiche Bruit des glaçons (Le)
Réalisé par Bertrand Blier
Pays de production France
Année 2009
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Wild Bunch Distribution
Acteurs Albert Dupontel, Jean Dujardin, Anne Alvaro, Audrey Dana, Myriam Boyer
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 619
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec LE BRUIT DES GLAÇONS, Bertrand Blier parle abruptement de la mort, désamorçant tout pathos avec des épisodes grinçants et burlesques, sa façon, sans doute, de flirter avec le désespoir. Son personnage, un écrivain égocentrique et alcoolique (Jean Dujardin, un peu trop beau et trop costaud pour un mec qui a une tumeur au cerveau), se balade toujours avec une bouteille de blanc dans un seau à glace, histoire d’oublier que sa femme et son fils l’ont quitté.

Charles reçoit la visite, dans la bastide cévenole où il s’est retiré, d’un drôle de personnage déjanté (Albert Dupontel) qui dit être son cancer. Ce dernier lui promet de ne plus le lâcher d’une semelle. Les deux hommes vont devoir se faire l’un à l’autre, ce qui nous vaut des dialogues grinçants et des joutes jubilatoires et absurdes entre les deux comédiens au mieux de leur forme. «Occupez-vous de ma mort, pas de ma vie!» rétorque Jean Dujardin à Albert Dupontel, quand ce dernier s’intéresse d’un peu trop près à sa vie sentimentale. Les autres ne peuvent pas voir ce double morbide, surtout pas la gentille bimbo qui rêvasse dans la piscine de l’écrivain. Mais Louisa (Anne Alvaro), la fidèle servante de la maison, perçoit l’infernal personnage qui squatte son maître. C’est qu’elle voit avec les yeux de l’amour. Son personnage d’amoureuse silencieuse et plus très jeune est digne et généreux et offre à l’écrivain en train de se laisser couler une possibilité de rédemption. Mais la pauvre est elle aussi guettée par le cancer, qui prend les traits d’une caricaturale petite bonne femme à chapeau (Myriam Boyer). A ce stade, le film prend une tournure véritablement surréaliste, tout en étant parcouru d’instants de grâce, de répliques qui font mouche et forcent la réflexion, à l’image du fils adolescent de l’écrivain, qui demande ingénument à son père malade: «Est-ce que c’est si bien, la vie, papa?»

Note: 11