Critique
Tiré d’un récit de Félix Timmermans, auteur patrimonial flamand, ce film relate trois Noëls de trois mendiants, rois mages pour l’occasion. Interprétés par trois comédiens trisomiques, ces rois acquièrent une étonnante densité au-delà des paroles prononcées, tant leurs gestes, aussi gauches que vrais, trahissent une grande profondeur. Tourné en noir et blanc, ce film livre une parabole de la béatitude «Heureux les simples», soulignant, si besoin était, que l’essentiel ne se laisse pas emprisonner par la raison. Suite au premier Noël où ils s’engagent par leurs chants, ces rois mages donnent tout ce qu’ils ont ainsi gagné à un couple rencontré au hasard de leur pérégrination et vivant dans une roulotte avec un bébé. Pourquoi ont-ils agi ainsi? - Parce que le véritable enfant de Noël a croisé leur route? L’un des trois mendiants en est convaincu et vivra désormais en conséquence, alors que les deux autres auront encore du chemin à faire… Quant au spectateur, l’émotion l’aura gagné au détour de ce conte des Flandres.
Serge Molla
