Critique
Trois générations de paysans de l'Aveyron se côtoient dans la gestion d'une ferme qui croule sous les dettes. Lorsqu'un cas de vache folle se déclare dans le troupeau, tout va se déglinguer.
Comment François Dupeyron, qui a déclaré éprouver le besoin de parler de ce qu'il connaissait - tout cela c'est mon enfance, c'est ce que j'ai connu jusqu'à 18-19 ans - a-t-il pu réaliser un film où tout paraît aussi faux? A vouloir traiter de la crise de l'agriculture et de son salut par le recours à l'écologie, du conflit des générations et des vieux qu'on ne sait où caser, du mal-être débouchant sur les liaisons cachées et le suicide, cette oeuvre esthétisante à la limite du supportable déborde de bonnes intentions mais se noie dans l'excès. Elle réussit surtout à agacer au plus haut point parce que ces thèmes méritaient d'être abordés et que l'on est attristé du résultat. Même Dufilho, qu'on se réjouissait de retrouver dans un rôle de paysan qu'il affectionne, parle comme un citadin et n'a aucune crédibilité. Bref, un ratage qui fait mal.
Georges Blanc