Critique
Piroska travaille aux soins palliatifs d’un grand hôpital hongrois. Elle n’a pas été gâtée par la nature: obèse, devenue insensible à tout (sauf aux gâteaux à la crème), elle semble ignorer le sourire. Son activité journalière - l’accompagnement des patients en fin de vie - n’est certes pas faite pour la dérider. Un jour, elle décide de partir à la recherche d’une amie d’enfance, perdue de vue depuis longtemps. En quête de souvenirs, elle passe d’un lieu à un autre, suivant en cela les renseignements souvent imprécis ou contradictoires qu’elle glane en cours de route. On s’interroge sur son errance: est-ce sa propre mémoire ou celle des autres qui fait défaut?
Malgré la sympathie que l’on peut éprouver pour la protagoniste de cette longue histoire (plus de deux heures), l’intérêt, en dépit de la qualité des images, finit par faiblir. Reste une galerie haute en couleur de divers personnages, parfois intrigants, parfois d’une banalité à toute épreuve, que l’on croise au cours de cet étrange road movie pédestre imaginé par la cinéaste hongroise Agnès Kocsis (et distingué par la FIPRESCI)… qui aurait sans doute pu prendre des raccourcis pour évoquer la lente transformation d’une Piroska paraissant, dans les dernières images, avoir toutefois réussi à résoudre une partie de ses problèmes.
Antoine Rochat
