Nord

Au nord de la Norvège, Jomar (Anders Baasmo Christiansen) a raté sa vie conjugale et renoncé à sa profession, le ski de compétition. Perdu au somment d’un téléski, il noie sa dépression dans l’alcool et la solitude. Jusqu’au jour où un ami vient lui annoncer qu’il a un fils et le persuader de retrouver sa femme qui vit encore plus au nord. Poussé par les événements, Jomar prend sa motoneige et s’en va dans le désert blanc, parfois sauvé in extremis par des personnages que l’isolement a rendus pour le moins étranges.

Le documentariste Rune Denstad Langlo signe son premier film de fiction. Il y met de la poésie et un humour déconcertant pour qui n’a pas l’habitude du Grand Nord. C’est un humour teinté de noir, une sorte de dérision envers la nature humaine qui peine tant à s’adapter à ces latitudes. Car si les paysages sont magnifiques, leurs immensités vides et angoissantes ne conviennent guère à l’être humain. Certains, à l’instar des personnages farfelus rencontrés tout au long du périple, y répondent en choisissant d’aller jusqu’au bout de leur solitude. Pour Jomar en revanche, la dangereuse traversée devient une action qui le tire peu à peu de sa mélancolie désespérée, une occasion de se reconstruire. Comme si chacun des misanthropes qu’il croise le ramenait un peu plus à la vie. NORD n’est au fond qu’une histoire de rencontres. C’est à travers elles que le réalisateur peint un pays superbe, mais où il est bien difficile de vivre.