Serious Man

Affiche Serious Man
Réalisé par Joël, Ethan Coen
Pays de production U.S.A.
Année 2009
Durée
Musique Carter Burwell
Genre Comédie dramatique
Distributeur StudioCanal
Acteurs Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Richard Kind, Fred Melamed, Aaron Wolff
N° cinéfeuilles 606
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les frères Coen plongent dans leurs souvenirs d’enfance pour offrir un décor à cette tragi-comédie. L’histoire se déroule en 1967, dans une banlieue de l’Amérique profonde. Banlieue déprimante s’il en est, avec ses maisons proprettes, toutes identiques derrière leur carré de pelouse. Ses habitants devraient s’y ennuyer ferme, s’ils ne formaient une petite communauté juive très soudée, au quotidien rythmé par les rites de leur religion.

D’ailleurs, l’événement qui ponctue le film est justement la bar-mitsva de Danny (Aaron Wolff). Mais avant le grand jour, Larry (Michael Stuhlbarg), son père, sort d’un contrôle chez son médecin: tout va bien, il peut respirer! Pourtant, il ne tarde pas à réaliser qu’au contraire rien ne va. Sa maison, où s’incruste son frère Arthur (Richard Kind), est sens dessus dessous, ses enfants ne se sentent plus chez eux et sa femme (Sarry Lennick) lui annonce qu’elle va le quitter. Larry découvre qu’il a aussi des problèmes professionnels. Le directeur de son collège semble hésiter à le titulariser, tandis qu’il se heurte à l’animosité d’une famille dont le fils a raté son examen de maths… Larry qui n’a jamais voulu voir la réalité voudrait fermer les yeux et se réveiller dans un monde inchangé. Le bonheur, pour lui, c’est le statu quo…

Les réalisateurs, voulant montrer «la disparité absolue des juifs dans le Middle West», ont engagé des acteurs locaux et aligné une série de portraits qui sont à eux seuls des occasions de rire. «Nous voulions impliquer la vraie communauté le plus possible dans le film. Les chefs religieux locaux que nous sommes allés voir avaient tous un point de vue positif sur cette histoire et étaient sensibles à son humour. Notre film est un regard plein d’affection sur cette communauté et c’est aussi un film qui permet de montrer des aspects du judaïsme que l’on voit rarement.»

Drôle - mais c’est un humour très noir -, intéressant par son ouverture sur une culture dont les rites semblent souvent difficiles à aborder, SERIOUS MAN est surtout une démonstration de plus du talent des deux frères. Leur mise en scène, toujours inventive, toujours efficace, fait glisser tout en douceur le récit, du pire au meilleur, du meilleur au pire, histoire de vie caricaturale pour le rire, mais bien grinçante dans sa réalité.

Geneviève Praplan